Récation de Survie au sujet de l'article de Stephen Smith :
Les archives de la liste Survie Rhône :
http://fr.groups.yahoo.com/group/survie69/
inscription : survie69-abonnement@yahoogroupes.fr
Survie Rhône : http://survie.69.free.fr
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Bonsoir,
Je vous transmets la réaction de Survie à la parution ce 10 mars d'articles
dans le journal Le Monde au sujet du Rwanda. Vous trouverez les liens de
certains de ces articles.
Rappelons que Jean-Paul Gouteux, suite à un premier ouvrage : *Un génocide
secret d'Etat* a été assigné pour diffamation puis relaxé. C'est Le Monde
qui a été condamné aux dépens. Ce qui a conduit l'auteur à publier en 1999
: *Le Monde, un contre-pouvoir ? - désinformation et manipulation sur le
génocide rwandais*
(Le site de Gouteux http://nuit.rwandaise.free.fr/ )
Egalement le lien d'un autre communiqué récent - visite d'Eyadema et les
premiers éléments de la campagne Rwanda à Lyon et national, dont tout
prochainement des émission de radio
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Rwanda 1994 : honteuses manipulations.
http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=414
Publié le mercredi 10 mars, 2004
L'humanité s'apprête à se souvenir le 7 avril 2004 du génocide d'un million
de Tutsi rwandais en 1994. Il est inévitable que soient revisitées à
l'occasion de ce dixième anniversaire les responsabilités dans cette
abomination de la France et de ses alliés dans la région des Grands Lacs.
Déjà, les livres de Jean Hatzfeld (Une saison de machettes, au Seuil) et du
général Dallaire (J'ai serré la main du diable, Libre expression) ont
exposé à un large public le caractère méthodique et planifié de
l'extermination des Tutsi par des « amis de la France ». Le Monde, qui
s'était signalé en 1994 par une désinformation systématique sur l'ampleur,
la qualification et la responsabilité des massacres, allume dans son
édition datée de ce jour un contre-feu général - sous la forme de plusieurs
articles de Stephen Smith et d'un éditorial. Le tout transformant la France
en championne de la vérité historique !
Alors que l'instruction du juge Bruguière sur l'attentat qui a coûté la vie
au Président rwandais (annoncée régulièrement depuis plusieurs années) n'a
pas été transmise au parquet, comment se fait-il qu'elle ait été transmise
au journal Le Monde ? Pourquoi l'a-t-elle été à un moment où le souvenir
des victimes du génocide est à l'honneur ?
Le groupe d'officiers rwandais qui a conçu le génocide, pendant au moins
deux années, a aussi minutieusement préparé les argumentaires visant à
nier, excuser ou minimiser le crime. Ce groupe avait une relation intime
avec l'armée française, ou plus précisément les forces spéciales et les
services secrets français. Ceux-ci, avec l'aval de l'Élysée, "tenaient"
l'armée rwandaise comme jadis leurs homologues américains ont tenu l'armée
sud-vietnamienne. Dès l'été 1994, sur la base d'informations distillées par
les services français, Stephen Smith écrivait dans Libération à peu près
l'identique de la pleine page de "scoops" opportunément resservie
aujourd'hui. Dès le lendemain du génocide, l'Élysée et les amis des tueurs
propageaient par ailleurs la thèse du « double génocide » : les crimes de
guerre du Front patriotique rwandais (FPR), opposé au camp du génocide,
seraient censés "équilibrer" le projet presque achevé d'extermination de
tous les Tutsi à portée des assassins - hommes, femmes, enfants,
vieillards...
De quoi s'agit-il ? D'un savant amalgame entre trois questions. Qui a
abattu l'avion du Président rwandais Habyarimana le soir du 6 avril 1994,
un attentat considéré comme le signal déclencheur du génocide ? Qui a
conçu, organisé et commis le génocide ? Quelle est l'ampleur et la nature
des crimes commis par le FPR ?
Seule la réponse à la deuxième question est désormais bien connue : un
noyau de militaires extrémistes rwandais, allié de la France avant, pendant
et après le génocide, a enrôlé des milices, l'essentiel de l'armée et une
partie de la population rwandaise dans son projet d'extermination. Sur la
question de l'attentat, de nombreuses hypothèses ont été formulées. Aucune
n'est à écarter a priori, seule compte la vérité des faits. Rappelons que
la Mission d'information parlementaire de 1998 s'est dite victime d'une
tentative de « manipulation » par les services français... Le FPR avait la
capacité et probablement l'envie d'éliminer son adversaire, le général
Habyarimana. S'il devait s'avérer qu'il l'a fait, on devrait lui reprocher
d'avoir pris un risque insensé. De là à l'accuser d'être coresponsable du
génocide - suffisamment pour en excuser les vrais organisateurs -, il y a
un abîme, que tente de combler Le Monde.
Il resterait par ailleurs que le noyau génocidaire a déclenché les
massacres dans les heures qui ont suivi l'attentat. Le général Roméo
Dallaire, commandant les forces de l'ONU sur place, a remarqué que le chef
de ce noyau, le colonel Théoneste Bagosora, était extraordinairement calme.
Le génocide était fin prêt, et lui-même n'avait pas du tout l'air surpris
par la disparition du Président… Soit il faisait partie des
commanditaires
de l'attentat, selon une hypothèse émise dès avril 1994 par Le Soir de
Bruxelles, soit il savait par un service de renseignement que l'attentat
allait avoir lieu. En ce dernier cas on pourrait se souvenir que les
Services français, conseillers de l'armée rwandaise, sont considérés depuis
la guerre d'Algérie et les exploits du capitaine Léger comme les champions
du monde des "coups tordus" - de même qu'ils furent en Occident les maîtres
incontestés de la guerre psychologique antisubversive, les théoriciens de
la torture de masse et des escadrons de la mort, jusqu'au fin fond des
casernes latino-américaines.
Quant aux massacres commis par le FPR, là aussi il faut que la vérité soit
faite. Les services de renseignement français, entre autres, ont sur le
sujet toutes les informations nécessaires. Ils préfèrent les conserver
comme une arme de chantage et les distiller au fur et à mesure pour
détourner l'attention de leur implication dans le génocide. De même
disposent-ils depuis dix ans (cf. l'article de Stephen Smith dans
Libération du 27/07/1994) du dossier sur l'attentat qui ressort aujourd'hui
dans Le Monde après un long passage chez le juge Bruguière.
Assez de ces jeux d'ombres et de miroirs, de ces défausses odieuses sur un
million de morts ! Les citoyens de France et du monde (un génocide concerne
toute l'humanité) ont le droit de connaître la vérité sur les responsables
de cette machine de mort sophistiquée, qui a su armer une foule de gens
ordinaires puis, par un cocktail de peur et de haine, la transformer en
massacreurs. Il est inconcevable que seuls Le Monde et Stephen Smith, dont
l'impartialité en la matière a été largement contestée, aient accès aux
pièces d'un dossier couvert en principe par le secret de l'instruction. De
même convient-il que les Nations unies publient le rapport Hourigan, cité
par Le Monde, et qui aurait été étouffé.
Quant à la part française des responsabilités, une Commission d'enquête
citoyenne, dont Survie est l'un des initiateurs, l'examinera posément du 22
au 26 mars 2004, sur la base de nombreux documents et témoignages - dont le
mode de recueil sera exposé publiquement, dans une transparence fort
éloignée de celle des sources du Monde.
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Voyez les articles auquels il est fait référence :
L'enquête sur l'attentat qui fit basculer le Rwanda dans le génocide
LE MONDE | 09.03.04 | 14h13 • MIS A JOUR LE 09.03.04 | 14h23
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_article/0,1-0@2-3212,36-356013,0.html
Le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière a bouclé l'instruction sur le
crash de l'avion du président Habyarimana, le 6 avril 1994. "Le Monde" a pu
consulter le rapport final, qui en impute la responsabilité au Front
patriotique rwandais (FPR) du général Kagamé, aujourd'hui au pouvoir à
Kigali
et :
La "boîte noire" du Falcon aurait été transférée, il y a dix ans, au siège
de l'ONU, à New York
LE MONDE | 09.03.04 | 14h13 • MIS A JOUR LE 10.03.04 | 16h51
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_article/0,1-0@2-3212,36-356015,0.html
Selon le juge Bruguière, les Nations unies font obstruction à l'enquête sur
l'attentat du 6 avril 1994
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Sur Lyon:
Pour faire contre-feu aux "scoops" de Stephen Smith sur le Rwanda, Pierre
Caminade intervient sur RCT (99,3 MHz) ce jeudi de 12h à 13h
La manifestation/rassemblement est prévue le Samedi 10 Avril sur la Place
de la République de Lyon à 17h00. Il s'agira d'un rassemblement du type «
Die In » c'est-à-dire qu'un groupe de personnes sera allongé par terre pour
représenter les morts.
Pour cette action, il nous faut un maximum de personnes, venez et faites
venir vos connaissances pour y participer !
(plus d'infos à venir sur le déroulement)
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Tapis rouge pour le dictateur - Rendez-vous au sommet du déshonneur :
l'Elysée reçoit Gnassingbé Eyadéma
http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=410
Publié le mardi 2 mars, 2004
Le dictateur togolais Gnassingbé Eyadéma sera reçu aujourd'hui à l'Elysée.
Tapis rouge pour le général ! Qu'importent la répression subie par les
togolais, l'absence de libertés, la confiscation de la démocratie : Jacques
Chirac reçoit son ami. Tout a déjà été dit sur la nature de ce régime, dont
la longévité bat tous les records (1967-2004), et auquel la "France"
apporte son soutien depuis plus de trente ans.
Ce rendez-vous au sommet nous déshonore. Combien de temps encore les
autorités françaises vont-elles continuer à ridiculiser la « patrie des
droits de l'Homme » ? Combien de temps encore l'intérêt de quelques clients
privilégiés de la dictature va-t-il prédominer sur celui des populations ?
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La Campagne « Rwanda 1994-2004 : les victimes et complices oubliés du
génocide »
http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=411
1994-2004 : la lutte pour la vérité continue
Publié le mercredi 3 mars, 2004
Pour marquer le 10ème anniversaire du génocide, Survie a décidé de se
lancer dans une ample opération de sensibilisation du grand public autour
des thématiques posées par cette tragédie (mémoire d’un génocide,
lutte
contre l’impunité et l’oubli, dénonciation des complicités).
À travers la France, la vingtaine de groupes locaux Survie et leurs 1 500
adhérents se mobilisent depuis plusieurs mois pour diffuser de
l’information, faire signer des pétitions, organiser des débats,
projections, manifestations.
Ces communications se veulent le plus pédagogiques possible afin de tenir
compte du manque de connaissance du citoyen français sur le génocide des
Tutsi rwandais. Avant de mobiliser les citoyens, les militants de Survie
cherchent à leur fournir les clés pour comprendre.
(...)
[voyez l'article complet pour le programme nationnal des conférences]
A bientôt,
Mathias
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