M. Liotier,
Je pense que vous avez de très mauvaises références, la dite "thèse" en question est tout simplement un extrait d'un mémoire de DEA, c'est-à-dire un "début de recherche" vers une thèse éventuelle. C'est d'ailleurs pourquoi ce genre de document ne sort jamais des enceintes des universités et ne peut s'exposer en public, quel que soit le sujet, et quelle que soit sa pertinence. Demandez au journaliste qui a écrit sur ce mémoire ce qu'il en a récolté. Je ne tiens pas pour vérité toute faite ce que j'ai écrit il y a huit ans, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Par ailleurs, je ne vois pas pourquoi vous accordez le droit à l'erreur au Général Dallaire, chef de mission à la tête des casques bleus (MINUAR) et que ce même droit soit renié à un jeune thésard qui n'a pas encore fait ses preuves. Cela fait déjà huit ans que j'ai produit ce texte et pendant ces huit ans j'en ai sorti beaucoup d'autres, mais à chaque fois il faut qu'un membre de "SURVIE" (je parie que vous en êtes) en manque d'arguments me le ressorte comme si depuis je ne m'étais pas exprimé! Renseignez-vous les temps ont changé, les recherches ont évolué. Beaucoup de choses ont été produites, si vous voulez parler du Rwanda, renseignez-vous il y a une bibliographie équilibrée. Ne vous engluez pas dans des écrits de propagande, duc in altum!
Eugène Shimamungu
-------Message original-------
Date : 11/03/2004 15:31:56
Sujet : Re: Réf. : Re: Réf. :Re: Réf. :Re: Le genocide rwandais, ce quifut!
On Thu, 2004-03-11 at 12:54, SHEMA wrote:
> [..]
Le lien entre l'attentat et le déclenchement du génocide, on ne le
comprendra réellement que le jour où la lumière aura été faite sur
l'attentat lui-même. Il semble que ce jour approche, mais d'ici là les
observateurs en sont réduits à conjecturer stérilement dans le meilleur
des cas, lorsqu'ils n'alimentent pas directement les spéculations de
tous bords. Votre constat similaire ("il faut admettre que l'on tourne
en rond sur cette histoire") me fait penser que nos points de vue sont
proches sur ce point.
Que le Général Dallaire présente le génocide comme une opération
politique et non ethnique, c'est un point de vue qu'on peut considérer
comme valide compte tenu de la superposition dans la société Rwandaise
des dimensions ethniques et politiques pas toujours alignées. Mais nier
toute planification des massacres me semble un affront à l'accumulation
des preuves publiées. On peut lui pardonner son erreur car en septembre
1994 les travaux d'enquête sur le génocide ne faisaient que commencer.
Quant à mes lectures, certes elles sont certainement loin d'être aussi
complètes que les vôtres vu qu'il semblerait que vous ayez soutenu avec
mention "très bien" une thèse sur la crise Rwandaise que je n'ai pas eu
le privilège de lire. Le Réseau Voltaire en relève d'ailleurs un passage
:
[Le génocide] "justifié sans doute en considération du nombre de Tutsis
massacrés relativement à leur pourcentage dans la population, mais
injustifié dans l'intention des paysans et des miliciens qui les ont
massacrés à leur corps défendant. Dans d'autres situations, ce qui a été
appelé "génocide" aurait pu s'appeler "résistance", et paysans et
miliciens auraient pu être tenus pour des héros, surtout si à la fin, il
y avait eu victoire. Mais voilà, l'opinion internationale s'était
retournée contre eux à cause du travail énorme de communication de leur
adversaire ". (Eugène SHIMAMUNGU, dans un mémoire de DEA soutenu en
octobre 1995 à l'Université de Villeneuve d'Ascq. Cette thèse
"révisionniste" a obtenu la mention " Très bien ". Cité par La Voix du
Je trouve ce passage troublant. Que des miliciens aient massacré "à leur
corps défendant" je le crois volontiers compte tenu de la pression
terrible du groupe qui peut pousser ses membres à dépasser dans leurs
actes leur volonté propre. Mais présenter ça comme une excuse pour
requalifier un massacre éhonté en acte de résistance dépasse mon
entendement. Certes, la responsabilité de la planification et
l'intention génocidaire incombent avant tout à l'encadrement et non aux
individus manipulés, mais il ne s'agit que de degrés d'implication et
non d'une absolution des exécutants. Depuis les procès de Nuremberg
après la seconde guerre mondiale il est bien établi que suivre les
ordres n'est pas une excuse.
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