Les journalistes font croire que si la grande france
ne s'etait pas interposee, les rebelles seraient a
ABidjan, mais on oublie que c'est a partir d'ABidjan
que la rebellion a commence pour se retrouver au nord.
J'ai ecoute au telephone Soro, il a dit de sa propre
bouche, une semaine apres la replique des Fanci sur
bouake que n'eut ete grace a la france il n'y aurait
plus de rebellion.
http://www.leparisien.fr/home/info/faitjour/article.htm?articleid=245938858
COTE D'IVOIRE. Le président ivoirien accuse l'armée
française
Dans une interview à notre journal, Laurent Gbagbo,
loin de calmer le jeu comme l'espérait Paris, s'en
prend au pouvoir et aux militaires français : ils
auraient tout fait pour se débarrasser de lui. Et
auraient humilié son pays.
Quand Laurent Gbagbo se confie, il n'y va pas de
mainmorte. Evoquant l'action des soldats français à
Abidjan - présents sur place dans le cadre d'un accord
de défense signé entre les deux pays, et agissant sous
l'égide de l'ONU -, le président ivoirien n'hésite pas
à les comparer à... l'armée Rouge venue briser en 1968
le printemps de Prague.
Diable ! Négligeant les ouvertures récentes et
répétées de Paris qui confirme sa « légitimité » et
souhaite « tourner la page », Gbagbo réagit comme un
chef d'Etat qui serait en sursis, et chercherait son
salut dans les surenchères, voire dans la fuite en
avant.
En finir avec l'ivoirité
A la fois sincère et outrancier, il accuse la France
de mentir, de jouer la carte des rebelles du Nord et
de chercher, en douce, à le pousser dehors. Pour lui,
tout va dans ce sens. Quand Jacques Chirac, refusant
de rester inerte après la mort de neuf soldats
français tués à Bouaké par un Sukhoi ivoirien, décide,
au nom de la « légitime défense », de faire détruire
la totalité de la (maigre) aviation de Gbagbo, ce
dernier bondit. Il admet désormais les faits, mais
affirme y être personnellement étranger. Et il passe
vite à la suite : avant d'agir (ou de réagir),
l'Elysée ne lui a pas « téléphoné » (pour qu'il donne
sa version), et le plus clair résultat de l'opération,
c'est qu'on l'a privé sciemment, dit-il, de moyens
clés dans sa lutte contre les « rebelles ». De bout en
bout, dans cette interview, Gbagbo suggère que la
France se comporte en Afrique, et spécialement chez
lui, comme au temps des colonies. Derrière les belles
paroles, Paris voudrait, en fait, des hommes qui
soient à sa botte.
La vérité est un peu différente. D'une part, quoi
qu'on pense des forces du Nord, si l'armée française
ne s'était pas interposée, il y a longtemps que ces
forces-là camperaient à Abidjan, et qu'on aurait
vraisemblablement assisté à d'épouvantables massacres.
D'autre part, Laurent Gbabgo est aujourd'hui sous
pression internationale : celle de l'Afrique (qui ne
le comprend plus, et tente de le raisonner) ; celle de
l'ONU (qui craint une guerre civile, et redoute par
avance son extension aux pays voisins) ; celle du FMI
(où l'on est atterré de la déconfiture d'un pays qui
passait, il y a peu, pour la « vitrine » de
l'Afrique).
Hier, 15 décembre, au moment où il se confie à notre
envoyé spécial, Gbagbo sait que lui, son influente
épouse Simone et son clan risquent désormais (très)
gros. Le 15 décembre, c'est, en effet, la date butoir
qui a été fixée à New York par le Conseil de sécurité
unanime pour que les accords de Marcoussis (et
d'Accra) soient enfin appliqués. Les « rebelles »
doivent déposer les armes, et accepter enfin un
compromis politique. L'équipe Gbabgo, elle, doit en
finir avec l'enrôlement de mercenaires, cesser
d'exciter la rue (par médias interposés) et réformer
la Constitution. Pour que, notamment, tous ceux qui le
veulent (à commencer par Alassane Ouattara) puissent
se porter candidats aux élections, présidentielle
incluse. A cela, sous la contrainte, Gbabgo a fini par
dire oui, mais il ajoute aussitôt : « Marcoussis,
c'était une catastrophe. C'est un mauvais texte. » A
se demander, même s'il s'en défend, s'il ne
s'accommoderait pas, au fond, d'une partition durable
de son pays qui, aujourd'hui, dérive. Et qu'en
serait-il demain si les soldats de la force Licorne et
les derniers entrepreneurs présents sur place après
l'exode de novembre, décidaient, fût-ce la mort dans
l'âme, de partir ?
DEVANT L'HOTEL IVOIRE (ABIDJAN), LE 9 NOVEMBRE. Depuis
l'affrontement entre soldats français et manifestants
ivoiriens, la polémique n'a pas cessé. (AFP.)
Dominique de Montvalon et Henri Vernet
Le Parisien , jeudi 16 décembre 2004
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"A Black Belt is a White Belt who never quit"
Aikido.
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