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FRANCE : Vers une autre France (Contribution)

To: afrique@univ-lyon1.fr
Subject: FRANCE : Vers une autre France (Contribution)
From: "Noel N." <nono@xulucity.com>
Date: Wed, 30 Oct 2002 22:23:34 +0100
Delivered-to: afrique@dns2.univ-lyon1.fr
Delivered-to: afrique@univ-lyon1.fr
Le Parti Socialiste ne renouera avec ses valeurs progressistes qu'en ?uvrant 
pour la démocratie politique et sociale, la croissance, l'emploi et la 
réduction des inégalités? Un socialisme humaniste, héritage de Jean Jaurès, 
ne peut qu'encourager la mixité sociale dans les villes, lutter contre les 
discriminations dans l'espoir de permettre à la "France plurielle" de rester 
indivisible. 
Quelle France voulons-nous dans les prochaines années ? Quelle place 
réservera-t-elle aux minorités ? Quelle sera sa politique d'immigration et 
d'émigration ? La France de demain restera-t-elle insensible à la paix et au 
développement de l'Humanité ? Ne doit-elle pas, dans le domaine des droits de 
l'Homme et de la solidarité internationale, s'exprimer avec force de façon à 
être entendue à travers le monde ? 
Si les politiques du droit d'asile et de l'immigration constituent deux 
domaines distincts, elles ont forcément des répercussions sur l'intégration 
proprement dite. Dans une France plurielle qui tient à rester indivisible, on 
ne peut pas faire l'économie, au plan local, du droit de vote et 
d'éligibilité aux ressortissants non-communautaires. Sans conteste, de cette 
citoyenneté mosaïque découlera un véritable engouement pour une 
mondialisation constructive. 
Cette contribution thématique ne couvre que quelques domaines effleurés supra 
et développés ci-dessous. Elle insiste sur des propositions d'axes politiques 
assortis de pistes précises pour les prochaines échéances. Elle est le fruit 
d'un travail d'équipe mené, au sein du groupe Enjeux Socialistes, dans la 
perspective ambitieuse d'une projection vers l'avenir par des lignes 
directrices fortes. 

I ? QUELLE POLITIQUE DU DROIT D'ASILE ? 

Il n'y a pas longtemps, le ministre de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure 
et des Libertés locales, Nicolas Sarkozy, a déclaré vouloir réformer le droit 
d'asile. L'objectif principal de ladite réforme consisterait à raccourcir les 
délais de réponse aux requérants. Quant aux candidats à l'asile territorial, 
ils devraient désormais s'adresser à l'Office français de protection des 
réfugiés et apatrides et non plus au ministère de l'Intérieur. En plus, le 
gouvernement voudrait ajouter à ces mesures, en amont, l'allongement du délai 
de rétention administrative. 
Plutôt que de juger hâtivement "trop laxiste" le système actuel, le 
gouvernement Raffarin ferait mieux de s'interroger sur les conditions de vie 
des émigrants en France. Cela permettrait de simplifier la procédure et 
d'accélérer le traitement des dossiers en connaissance de causes. 
Il est un danger de vouloir systématiquement créer tout un arsenal 
réglementaire pour étouffer la conception première du droit d'asile. A force 
de multiplier les procédures, on risque de la détruire, d'autant plus que la 
réalité a considérablement évolué. 
Que l'on accorde aux demandeurs d'asile légitime le droit d'atteindre un 
interlocuteur valable qui puisse les écouter et répondre dans un délai 
raisonnable à leurs demandes. Pour les autres, qui ne sont ni immigrés 
économiques illégaux, ni terroristes, on doit leur assurer la possibilité 
d'être tolérés, de vivre dans la décence et la dignité jusqu'à un éventuel 
retour dans leurs pays. 
Il faudrait beaucoup de compréhension et d'humanisme dans la résolution de ce 
problème. On doit surtout éviter de recourir aux mêmes méthodes pour trouver 
une solution à un sujet relatif, plus ou moins, à l'immigration et à 
l'émigration. Concernant les soi-disant réfugiés économiques, il faut leur 
apporter d'autres conclusions. 
Plutôt que de vouloir privilégier l'allongement du délai de rétention 
administrative, il vaudrait mieux traiter les questions du sous-développement 
avec les moyens du développement et les problèmes politiques grâce aux moyens 
que prévoit la Convention de Genève. Si l'on distingue bien ces deux 
contextes, on aboutira à un résultat favorable. 

II ? QUELLE POLITIQUE D'IMMIGRATION ? 

Le Parti Socialiste doit préconiser en matière d'immigration une politique 
digne de ses principes, ce qui n'exclut pas un certain réalisme. Concernant 
l'immigration africaine, vu les liens historiques unissant la France à ce 
continent, il serait souhaitable de recourir à "un Concordat" basé sur des 
négociations tripartites - lors du Sommet franco-africain - entre les 
délégations d'immigrés originaires d'Afrique vivant en France, des 
représentants de la France et des États africains. Au plan international, la 
ratification de ce "Concordat" - l'équivalent d'un traité international, donc 
supérieur aux lois nationales - engagerait la crédibilité des pays 
signataires, évitant ainsi à la France de supporter une immigration 
clandestine tout en renouant des liens de vraie coopération, voire d'amitié. 
Au plan intérieur, le "Concordat" permettrait de neutraliser les extrémistes 
qui se servent de l'immigration à des fins racistes et des visées 
électoralistes. "L'immigration africaine en France, rappelait à juste titre 
le général André Makanda, forme un tout avec la coopération franco-
africaine." 
En outre, grâce à ces négociations, la France pourrait, en considération des 
nouvelles donnes de la géopolitique, inciter l'Europe à conduire dans les 
pays africains et dans son propre territoire une double action. En devenant 
ainsi le moteur de l'harmonisation des politiques d'immigration et de l'aide 
au développement durable de l'Afrique, la France reprendrait sa place de pays 
initiateur des droits de l'Homme. 

III - DE L'INTÉGRATION PROPREMENT DITE 

Dans son premier rapport, le Haut Conseil à l'Intégration estime "qu'il faut 
concevoir l'intégration non comme une sorte de voie moyenne entre 
l'assimilation et l'insertion, mais comme un processus spécifique : par ce 
processus, il s'agit de susciter la participation active à la société 
nationale d'éléments variés et différents, tout en acceptant la subsistance 
de spécificités culturelles, sociales et morales, et en tenant pour vrai que 
l'ensemble s'enrichit de cette variété, de cette complexité." 
Pour tenter de décrire la réalité de l'intégration, le Haut Conseil suggère 
de suivre un ensemble d'indicateurs chiffrés portant sur tous les domaines : 
nationalité, famille, promotion sociale, vie en société, éducation, etc. 
Malheureusement, force est de constater qu'à chaque élection, les partis 
politiques de gauche comme de droite courtisent les populations noires, les 
communautés asiatique, maghrébine et latino-américaine?, mais les ignorent 
une fois le suffrage obtenu. Comment imaginer une France cynique, étrangère à 
la cohabitation humaine, encline à l'exclusion des minorités et aux 
clientélismes électoraux, qui violerait les droits de l'Homme au sein même de 
leur berceau ? Comment oser fermer les portes de la République à ces citoyens 
français, qui n'ont pas choisi d'être nés quelque part ou de ne pas pouvoir 
biologiquement prendre la couleur locale, alors qu'on brandit avec fierté 
l'étendard portant la devise "Liberté, Egalité, Fraternité" ? 
Le daltonisme à la française, constate-t-on, fait très largement défaut à 
la "concitoyenneté". Alors, cessons de prendre part au jeu qui consiste à 
vilipender l'autre pour ne pas effaroucher un certain extrémisme politique 
sévissant à droite. Cessons de céder à certains discours de haine tendant à 
crier haro sur l'immigré, ou sur les citoyens français issus de 
l'immigration, pour être sûr de ne pas perdre les élections. 
...
Ce texte est un extrait de la contribution de Gaspard-Hubert B. LONSI KOKO 
dont l'intégralité se trouve à l'adresse suivante :

http://www.xulucity.com/prod/news_detail.php?idann=2497

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