BONGO peut critiquer la constitution ivoirienne qui avait ete promulguee
non par Gbagbo mais par Konan Bedie.
Mais la sienne n'est pas mieux. Pour pretendre etre candidat aux
presidentielles au Gabon, il faut etre issu de la QUATRIEME GENERATION. Avec une
telle constitution, celle du Gabon, SARKOZI ne serait meme pas ministre en
France et ne pretendrait meme pas a la candidature a la presidence francaise.
Toutes les voies lui seraient bloquees jusqu' a son arriere-arriere petit-fils,
etc... Drole de democratie defendue par certains ici ! C'est facile de voir la
paille qui est dans l'oeil de l'autre, mais la poutre qui est dans le sien
propre, la voit-on?
L'africain, comme une marionnette manipulee a distance, ne connait pas la
voie des urnes. Faut-il un coup d'Etat, tuer, assassiner pour etre ministre ou
president de la Republique? Merci de soutenir ceux qui ont une telle vision des
choses pour la paix en Afrique.
Dans un e-mail daté du 13/06/2005 20:42:08 Paris, Madrid, jtra00@yahoo.com
a écrit :
Du Bongo sans "couilles" au Bongo "rigolo": Et si
Gbagbo avait raison?
Réaction du Dr. Daniel Mengara à la Polémique
Rubrique: Analyses et
Opinions
BDP, 13 jun 2005
Dr. Daniel
Mengara
Coordonateur, BDP-Gabon Nouveau
Le tollé ayant
accueilli les commentaires faits sur
Omar Bongo, le dictateur du Gabon, par
le président de
Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo dans le quotidien France
Soir
du 6 juin 2005 est assez surprenant. Surprenant
car traiter Omar Bongo de
rigolo n'est ni une insulte,
ni un simple fait de l'esprit. C'est la simple
vérité
qui repose sur les 38 ans d'incompétence représentés
par le pouvoir
bongoïste au Gabon. Et dans ce contexe,
Gbagbo n'a fait que dire ouvertement
ce que les
Gabonais et tous les observateurs du Gabon pensaient
déjà
d'Omar Bongo: Omar Bongo, tout le monde le sait,
est la risée de la
communauté internationale et ceci à
plusieurs égards.
Mais
revenons un instant sur les propos "choquants" du
président ivoirien. Qu'a
dit exactement Laurent
Gbagbo?
Voici les commentaires du président
ivoirien:
"Aucun Etat africain n’a condamné cette
constitution
[ivoirienne] parce que beaucoup des leurs sont
marquées du
sceaux du nationalisme et rédigées de la
même façon. Regardez le Gabon. Le
père Bongo veut
donner des leçons, mais c’est un rigolo ! Pour
être
candidat à l’élection présidentielle, il faut être
Gabonais depuis au
moins quatre (4) générations."
En quoi ce commentaire représente-t-il
une insulte?
Sur le plan de la véracité des faits constitutionnels
du
Gabon, Laurent Gbagbo a entièrement raison, et
semble même mieux connaître la
constitution du Gabon
qu'Omar Bongo lui-même. Le problème c'est que nous
en
Afrique, et surtout au Gabon, nous aimons nous arrêter
sur les mots.
Nous aimons tellement les débats vides
et les jeux de mots reposant sur des
superficialités
que le fond des choses nous échappe souvent, faisant
donc
de nous de simples palabreurs, partisans du
cirque politique que des leaders
incompétents nous
imposent. Il ne faut donc pas, dans cette
affaire,
rester superficiel en s'arrêtant sur le mot "rigolo"
utilisé par
Laurent Gbagbo.
La vraie question est plutôt la suivante: Le fond
de
l'assertion de Gbagbo repose-t-il, lui, sur des
arguments vérifiables,
donc sérieux? En fait, Gbagbo
ne pose-t-il pas là un problème sérieux en
Afrique,
celui des singeries constitutionnelles qui ont fait
que nous,
Africains, ayons tout simplement accepté de
perpétuer chez nous les modalités
constitutionnelles
que nos colonisateurs nous ont laissé?
Modalités
constitutionnelles dictatoriales jadis faites pour
perpétuer le
joug colonial en Afrique? Quand Gbagbo
dit par exemple qu'aucun état africain
n'a condamné la
constitution ivoirienne parce que "beaucoup des leurs
sont
marquées du sceaux du nationalisme et rédigées de
la même façon", il faut
voir dans cette assertion
beaucoup plus que les mots. En fait, il ne s'agit
pas
de nationalisme car les leaders africains ne savent
pas le sens de ce
mot. Ce dont il s'agit, c'est d'une
réalité animalière qui accable l'Afrique.
Gbagbo, sans
peut-être le savoir, a mis son doigt sur quelque
chose
d'essentiel: les legs constitutionnels de l'Europe en
Afrique ont
souvent été la source de divers maux
politiques, économiques, sociaux et
culturels au sein
de notre continent. Les Africains francophones que
nous
sommes se sont-ils jamais posé la question de
savoir pourquoi la plupart de
nos constitutions se
ressemblaient comme deux gouttes d'eau, et
pourquoi
ces constitutions semblaient toutes calquées sur la
constitution
française? Mieux même encore, nous
sommes-nous demandé si le modèle français
était
véritablement adapté aux réalités africaines de
la
post-colonisation, où justement le problème des
nationalités qui
déchire la Côte d'Ivoire ne peut se
poser de la même manière qu'en Europe, à
cause
justement des frontières abusivement tracées par les
colons,
frontières qui ont séparé des familles, des
tribus et des clans, frontières
qui ont cassé les
liens de sang comme seule l'Afrique sait les
comprendre,
et redéfini la territorialité africaine
avec des principes venus
d'ailleurs?
Où sont les penseurs africains et pourquoi ne
se
sont-ils jamais penchés sur ce problème pour proposer
des formules
constitutionnelles plus adaptées à nos
réalités? Où sont les politiciens
patriotes d'une
Afrique des nationalismes nouveaux, ceux qui feront
pour
l'Afrique les transformations désintéressées qui
s'imposent, en tenant compte
de l'esprit de nos
cultures?
Ils ne sont malheureusement plus
nulle part, ces
nationalistes-là. Nos politiciens et intellectuels
ventrus
et vendus ont des chats plus urgents à
fouetter: leur ventre et la grosse
tête du leadership
dénoué de tout sens de la Patrie. En Afrique,
nous
sommes tous devenus apatrides.
Ce n'est pas Bongo que Gbagbo
accuse, chers frères.
C'est l'Afrique toute entière. C'est nous,
pompeux
intellectuels, accrochés à nos privilèges élitistes et
incapables
de pensée libératrice; c'est nous,
politicards enfoncés jusqu'au cou dans nos
ventres à
la recherche du pouvoir politique et de
l'assouvissement des bas
instincts, refusant de faire
face aux réalités coloniales qui nous séparent
encore
de nos frères exilés de nous par la force de ces
bâtardes
frontières; c'est nous, états africains,
empêtrés dans nos individualismes
fossilisés, alors
que de part et d'autres de nos infâmes frontières,
des
divisions se creusent entre peuples de même origine.
C'est quoi être
Gabonais? C'est quoi être Ivoirien,
Camerounais, Equato-Guinéen? Et nous
laissons faire;
et nous regardons faire. Car nous nous complaisons
dans la
marée nocive et déshumanisante de ces legs
coloniaux qui nous
animalisent.
C'est quoi, en fin de compte, la nationalité
en
Afrique? Le Fang du Cameroun arrête-t-il d'être Fang
parce qu'il est
séparé du Fang gabonais par une
frontière artificielle? Si le dénominateur
commun du
Téké gabonais et du Téké congolais se trouve dans
leur
"tékitude", qu'importe que l'on soit Gabonais ou
Congolais? Peut-être
faudrait-il que nous soyons
capables de dépasser ces labels divisifs pour
nous
consacrer à la réfection de l'Africain sur la base
de
l'esprit?
Il faut respecter Laurent Gbagbo, mes frères.
Laurent
Gbagbo, sans être un intellectuel pompeux à la
senghor, est un
visionnaire. Il a ses limites et a
tendance à dire les choses de manière
crue. Mais il
n'en demeure pas moins qu'il est le seul en
Afrique
aujourd'hui à poser les vrais problèmes. Quelle honte
pour nous
Africains de nous en prendre à ce Monsieur
simplement parce qu'il a utilisé
le mot "rigolo" pour
parler d'un collègue malhonnête! Quelle honte
pour
nous de le maltraiter parce que nous aurons nous-mêmes
failli à notre
devoir, celui qui consiste à lire,
au-delà de la crudité des mots, le vrai
message que
Gbagbo essaie de nous communiquer: Celui d'une Afrique
qui
singe et qui se retrouve prisonnière de ses
singeries, à l'image même du
Gabon où Omar Bongo, le
singe en chef se réjouit de voir son peuple
croupir
dans la misère la plus inexplicable dans un pays
pourtant riche.
La culture des coups fourrés
politiques est ce qui satisfait le bonhomme. Et
c'est
de ce machiavélisme que parfois nous nous complaisons,
au moment où
parfois nous surprenons certains en train
de dire: "Tchuuooo, Bongo est fort;
il a acheté tous
ses opposants." Et nous voilà en train de normaliser
la
culture du faux, d'ériger la médiocrité en moralité
et de sanctifier la
criminalité comme valeur morale.
Et pendant ce temps, personne ne se demande
avec quel
argent Omar Bongo a acheté tous ces opposants. Eh
bien
laissez-moi vous le dire: la prochaine fois que
l'enfant de l'un de
vos proches mourra de paludisme
faute de médicaments et d'hôpitaux, sachez
que c'est
avec l'argent qui aurait pu sauver cet enfant que
Bongo aura
acheté ses opposants.
Et loin de moi l'idée d'absoudre Laurent Gbagbo
de la
débâcle ivoirienne. Avec un peu plus de tact et
d'esprit
démocratique, le président Gbabgo aurait pu
éviter aux Ivoiriens les affres
de la guerre civile.
Cette guerre n'était pas nécessaire. Il suffisait
de
libéraliser là où ni Houphouët, ni Bédié, ni Guei
n'avaient pu le
faire. Il en avait le pouvoir. Sur ce
point, Gbagbo aura trop tergiversé. La
Côte d'Ivoire
en souffre aujourd'hui.
Mais Laurent Gbagbo pose
aujourd'hui de vrais
problèmes et ces problèmes méritent notre
attention.
Concernant le Gabon, le problème reste évidemment
entier, les
commentaires de Gbagbo ayant au moins le
mérite de révéler au grand jour les
incohérences de la
maison Bongo.
A ce titre, Gbagbo a raison, car
Omar Bongo est non
seulement un rigolo, mais véritablement un clown qui
ne
mérite le respect de personne, tellement il a
couvert le Gabon d'opprobre sur
les plans national et
international, ce qui, si Bongo avait encore un
peu
d'humanité en lui, aurait dû le forcer à se retirer de
la vie publique
gabonaise. Il y a eu dans l'histoire
du Gabon sous Bongo trop de gaspillage,
trop
d'opportunités perdues, trop de crimes, trop de viols,
trop
d'incompétence, trop de honte, trop
d'humiliations.
Pour que l'on
accusât Gbagbo d'irrévérence insultante
envers Bongo, il eût fallu au
préalable que sa
déclaration fût fausse ou injurieusement infondée.
Or,
les encyclopédies nous disent qu'une injure "est une
parole offensante
adressée à une personne dans le but
de la blesser délibérément, en cherchant
à l'atteindre
dans son honneur et sa dignité. Une insulte,
quasi-synonyme
d'injure, est cependant considérée
comme une injure moins grave. Une injure
grave est un
outrage." Et sur ce plan, la loi française, par
exemple, est
claire quant à son interprétation de
l'outrage ou de l'injure. En effet,
l'article 29 de la
loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse,
par
exemple, définit l'injure comme suit: « toute
_expression_ outrageante, termes
de mépris ou invective
qui ne renferme l'imputation d'aucun fait est
une
injure. »
Il est important ici de noter les termes de la
loi
française telle qu'elle est clarifiée par l'idée de
l'absence de
faits. Autrement dit, c'est l'absence
d'imputation de fait précis qui fait
l'injure,
c'est-à-dire l'absence de preuves. C'est ainsi que
l'injure ou
l'outrage devient parfois synonyme de
diffamation car reposant principalement
sur des
supputations ou invectives non fondées. Pour qu'il y
ait donc,
injure, insulte ou outrage dans les propos
tenus par le président ivoirien à
l'encontre d'Omar
Bongo, il faudrait que Bongo puisse établir sur le
plan
de la loi et du langage, que l'affirmation de
Gbagbo repose sur des
invectives non fondées.
Or, à ce niveau, les commentaires de Laurent
Gbagbo
sont clairs: Le président ivoirien pense qu'Omar Bongo
est un
rigolo parce qu'il veut donner des leçons à
Gbagbo sur la conduite à tenir
dans son pays alors
qu'à ce niveau, Bongo n'est pas une référence. Et
pour
le prouver, Gbagbo cite le texte fondamental gabonais,
établissant
ainsi un rapport de correspondance direct
et véridique entre le Bongo
manipulateur de
constitutions dans son propre pays et le Bongo
faussement
moralisateur qui s'étend avec une arrogance
mal placée sur l'Afrique.
Puisqu'il y a un gouffre de
fausseté évident entre ces deux "Bongos", Gbagbo
en
conclut tout simplement que Bongo est un clown, car ce
sont les clowns
qui aiment à se revêtir de masques de
fausseté pour faire croire aux
incrédules qu'ils
représentent quelque chose qu'ils ne sont pas
en
réalité.
Pour, donc, prouver que Bongo est un clown qui a
pour
vocation d'amuser la galerie sans pour autant être
drôle (il est
incompétent même dans cela), il suffit
de regarder ce que Bongo a fait du
Gabon pendant les
38 dernières années.
Bongo le prestidigitateur
manipulateur de
constitutions
Prenons d'abord le personnage Bongo
sur le plan même
du texte constitutionnel gabonais, que ni Bongo
lui-même,
ni beaucoup de Gabonais ne semblent
connaître. Gbagbo aura heureusement
permis aux
Gabonais et au monde de se rendre compte des
incohérences
suivantes entre ce que Bongo veut donner
comme leçons aux autres dirigeants
africains, et ce
qui se passe réellement chez lui:
Incohérence No.
1: L'article 10 de la constitution,
celui-là même qui est incriminé dans le
bras de fer
diplomatique entre le Gabon et la Côte d'Ivoire,
stipule
clairement que "Toute personne ayant acquis la
nationalité gabonaise ne peut
se présenter comme
candidat à la présidence de la République. Seule
sa
descendance ayant demeuré sans discontinuité au Gabon
le peut, à partir
de la quatrième génération."
Cet article est problématique du point
de vue même de
la loi et de la possibilité de son application sur le
plan
historique. Car, si l'on se réfère à la simple
histoire du Gabon, on se rend
compte que l'entité
connue aujourd'hui comme Gabon n'existe
aucunement
avant la colonisation européenne. On ne peut donc
parler de
nationalité gabonaise avant les colons
puisque le Gabon est une création
occidentale. Durant
la période coloniale elle-même, le Gabon n'existe
pas
non plus en tant qu'entité juridique autonome
puisqu'il fait partie
d'abord de ce qu'on appelait à
l'époque "Congo français", avant d'être
intégré à
l'AEF de 1910 à 1958. Pire même encore, les
machinations
françaises qui, de de Gaulle à de Gaulle,
essayèrent de maintenir l'empire
français menèrent,
entre 1946 et 1958 à des aménagement juridiques
et
constitutionnels (Union française 1946-1958 et
Communauté française,
1958-1960) qui firent
pratiquement des ressortissants des
territoires
français des citoyens français. C'est dire que les
Gabonais
nés avant 1960 furent tout—Congolais,
Camerounais, Aéfiens, Français—sauf
Gabonais. Puisque
le Gabon n'existe en tant que pays indépendant
que
depuis le 17 août 1960 et sa première constitution en
tant que nation
indépendante ne date que de février
1961, les légalistes qui se respectent
peuvent
conclure qu'Omar Bongo est lui-même frappé
d'illégalité puisqu'il
n'aurait acquis la nationalité
gabonaise qu'au moment de l'indépendance et,
donc, de
l'existence juridique du Gabon en tant qu'entité
autonome. Du
moment qu'il n'est pas né au Gabon, mais
en AEF, Omar Bongo serait-il alors,
sur la base de sa
propre constitution, prêt à se disqualifier lui-même
de
la course à la présidence en décembre 2005?
C'est donc là la première
incohérence que Bongo doit
résoudre s'il veut se rendre crédible aux yeux
du
monde.
Incohérence No. 2: Le même article 10, contient,
dans
l'alinéa précédent, la stipulation suivante: "Sont
éligibles à la
présidence de la République, tous les
Gabonais des deux sexes jouissant de
leurs droits
civils et politiques, âgés de quarante (40) ans au
moins (L.
1/97 du 22 avril 1997).".
Cet alinéa est problématique. Sur la base
de quoi le
régime Bongo est-il parvenu à déterminer que l'âge
requis pour
un Président de la république valable se
situe à 40 ans? 40 ans est-il
forcément l'âge de la
maturité et de la compétence? Or, quand on sait
que
Bongo lui-même, qui dit être né en 1935, est arrivé au
pouvoir en 1967
à l'âge, donc, de 32 ans, on s'étonne.
A moins que Bongo n'ait menti sur son
âge véritable,
n'y a-t-il pas une contradiction flagrante entre ce
que
Bongo s'applique à lui-même comme loi et ce qu'il
impose aux autres dans sa
tentative de bloquer par des
manipulations constitutionnelles tous ceux
qui
seraient susceptibles de l'évincer?
Et puis, est-ce qu'il
appartient véritablement aux
hommes politiques de fixer comme cela de
manière
arbitraire des limites que seul le peuple serait
habilité à fixer
par son vote? Il me semble que si un
jeune de 32 ans se décide à se présenter
comme
candidat aux élections présidentielles, ce n'est pas
aux politiciens
véreux de limiter sa candidature. Le
peuple doit lui-même être capable de
décider s'il veut
d'un jeune à sa tête ou non. Cette peur de perdre
le
pouvoir est donc si chronique chez Bongo qu'il est
obligé de se tailler
des constitutions sur mesure,
montrant ainsi qu'il est non seulement un
rigolo comme
le dit Gbagbo, mais aussi un homme sans couilles. Il a
trop
peur de la transparence, Omar Bongo. Vous
remarquerez que des pays comme le
Sénégal, le Burkina,
le Cameroun, le Cap-Vert, le Tchad et
beaucoup
d'autres, fixent la limite d'âge minimale à 35 ans.
Les Gabonais
sont-ils donc plus immatures que les
Sénégalais et les
Camerounais?
Et que s'est-il passé depuis 1967 qui a fait que
Bongo
se trouve acceptable comme présidentiable à 32 ans, et
refuse
désormais que d'autres Gabonais ne fassent
comme lui? Cette incohérence doit
également être
résolue avant décembre 2005 si Omar Bongo se
veut
crédible.
Incohérence 3: En juillet 2003, Omar Bongo a
fait
modifier l'article 9 de la constitution, pour
réaffirmer non
seulement le mandat de 7 ans, en
contradiction flagrante d'avec la limitation
de 5 ans
décidée à la conférence nationale de 1990, mais
également pour
établir une rééligibilité permanente
sans limite de mandats. Les Américains
ne mâchent donc
pas leurs mots quand ils écrivent, par l'entremise
du
Département d'état dans son rapport annuel des droits
de l'homme au
Gabon (Rapport 2003, publié en septembre
2004), que: "Le Gabon est une
république dominée par
un fort régime présidentiel. Le Parti
Démocratique
Gabonais (PDG) est demeuré au pouvoir depuis 1968 et a
depuis
lors restreint le choix politique. Le Leader du
PDG El Hadj Omar BONGO,
président depuis 1967 a été
réélu pour un mandat de 7 ans en 1998 à l’issue
d’un
scrutin entaché d’irrégularités. Le 14 Juillet, le
Parlement a voté
un amendement constitutionnel qui a
supprimé la limitation du nombre de
mandat électif
présidentiel et a de facto facilité une présidence
à
vie."
Le même article 9 tel que modifié institue une
élection
présidentielle à un tour, ce qui, encore une
fois, traduit la peur de Bongo
de voir le peuple
l'acculer à un deuxième tour qui lui serait
forcément
fatal. Bongo sait qu'il n'a jamais gagné d'élection au
Gabon et
qu'au jour d'aujourd'hui il n'a aucune chance
d'être élu dans la
transparence. Alors, pour se
protéger, il institue une élection à un tour
dans
l'espoir de jouir d'une majorité relative. Ce que
Bongo oublie,
cependant, c'est que personne au Gabon
ni dans le monde n'accordera de crédit
à une élection
comme celle qu'il prépare.
L'on s'arrêtera là car
la liste des enfantillages
clownesques du bongoïsme en termes
de
prestidigitations constitutionnelles pourrait faire
l'objet de tout un
livre. Toujours est-il que le
régime Bongo détient aujourd'hui deux des
records les
plus honteux du monde: Bongo est maintenant, après
Fidel
Castro, le plus ancien président du monde (38
ans de pouvoir); s'il s'impose
en décembre 2005, il
sera parti pour passer 45 ans au pouvoir.
Bongo
détient aussi l’un des records de manipulations
constitutionnelles
les plus ignominieux au monde, vu
que de 1967 à 2003, le régime Bongo n’a
cessé de «
brigander » la constitution gabonaise, la modifiant au
moins
trente et une fois en 36 ans (1967-2003), soit à
peu près une fois par an en
moyenne. Aujourd'hui c'est
une constitution entièrement taillée sur la
petite
mesure d'Omar Bongo: l'homme se sait petit au propre
comme au
figuré et sa manière de compenser cette
petitesse se traduit par des
comportements petits,
mais exagérés, comme ceux qui consistent à
s'assurer
de voler une élection en rejetant la transparence
électorale et
à confondre stabilité politique et
monarchie dictatoriale à vie.
A
cela, il faut ajouter que Bongo n'a jamais gagné
d'élection au Gabon, ce qui
automatiquement fait de
lui un imposteur. Gbagbo, qui au moins a la
légitimité
qui découle d'une élection qu'il a non seulement
gagnée par les
urnes, mais que le peuple ivoirien a
renforcée par deux fois en se soulevant
(face à Robert
Guei et face à la France) pour confirmer Gbagbo à ce
poste.
S'il y a quelqu'un qui a des leçons de
légitimité à donner à l'autre, c'est
bien Gbagbo.
Bongo la risée du monde
Il n'y a peut-être
que Bongo qui ne sait pas qu'il est
la risée du monde entier. Rien que par sa
manière
négligée de s'exprimer, les autres présidents
s'esclaffent à
chacune de ses interventions à l'ONU et
dans les meetings présidentiels, sans
parler des
interviews médiatiques qui, en général, couvrent le
Gabon et
les Gabonais de honte. Il suffit de lire le
type de réponse que Bongo donne
lors des interviews
qu'il accorde aux journalistes du monde. Sur la
Côte
d'Ivoire par exemple, RFI lui posa le 23 août 2004, la
question
suivante:
Question de RFI : Alors, Monsieur le président,
revenons
sur le cas d'Alassane Ouattara. Que lui
conseillez-vous ? D'être candidat
?
Réponse d'Omar Bongo: Vous voyez Ouattara, ce jeune
technocrate
appelé par Houphouët, il devient par la
suite politicien. Il n'a pas fait de
bruit mais à
cause de Ouattara par-ci, Ouattara par-là, on a fait
un
mythe. Aujourd'hui, Ouattara est là. Ouattara à
droite, Ouattara devant,
Ouattara derrière. Comment
voulez-vous que j'aille lui dire, ne te présente
pas.
Au nom de quoi ?
En gras, nous avons souligné le type de
réponses
indignes d'un chef d'état qui ont, malheureusement,
fait la
notoriété du bonhomme Bongo dans le monde, à
tel point que quand les
journalistes l'approchent, ce
n'est point parce qu'ils sont intéressés par
la
brillance de sa pensée, mais plutôt parce qu'ils
veulent rire des
conneries qu'il va, à coup sûr,
pondre. Qu'est-ce que, bon dieu, ça peut bien
vouloir
dire "Aujourd'hui, Ouattara est là. Ouattara à droite,
Ouattara
devant, Ouattara derrière"? Bongo parle
quelle langue? Si le français est
difficile pour lui,
qu'il fasse au moins comme Bush quand il visite
la
France. Qu'il apporte un interprète qui va traduire en
français sa
langue maternelle pour lui. Cela aura au
moins le mérite de hisser nos
langues inconnues en
langues internationales. Mais des histoires du
style
"Ouattara à droite, Ouattara devant, Ouattara
derrière" ne sont pas
faites pour faire honneur au
Gabon, surtout que Bongo a oublié dans sa
litanie
ouattarienne d'ajouter: "Ouattara à gauche, Ouattara
en haut,
Ouattara en bas, Ouattara partout."
Et ne parlons pas des affaires
humiliantes comme celle
de Miss Pérou, où Bongo plongea le Gabon dans la
honte
mondiale en tentant de séquestrer une pauvre
péruvienne attirée
faussement au Gabon pour assouvir
les appétits sexuels du dictateur Gabonais.
Mais quel
exemple à donner à son peuple, mon Dieu! Un président
qui se
veut réellement représentatif de son pays se
doit d'être non seulement le
garant des institutions
tel que dicté dans l'article 8 de la
Constitution,
mais aussi le garant de la moralité. A un moment où le
SIDA
fait des ravages au Gabon, un président
"couche-là" ne peut qu'encourager
l'immoralité par
l'exemple qu'il donne, car beaucoup se diront:
"Puisque
le président le fait, pourquoi pas moi?". Et
voilà comment un mauvais
président peut instituer
l'immoralité comme valeur et pousser la jeunesse
d'un
peuple à sa perte, en encourageant des comportements
volages qui
disséminent un peu plus le SIDA au sein de
la population. Il n'en demeure pas
moins que la
nouvelle de la fameuse séquestration de Miss Pérou fit
le
tour du monde. Les Russes, les Chinois et tous les
pays obscurs et connus du
monde la publièrent, en
parlèrent, plongeant le pays dans un
état
d'humiliation sans pareil. Le Gabon, dont certains
n'avaient jamais
entendu parler, devint soudain connu
de tous, sur la base d'une histoire de
fesses. Drôle
de manière de véhiculer l'image de son pays,
Monsieur
Bongo!
Bongo le génocidaire de son
peuple
Parlons maintenant brièvement de la gestion
désastreuse que
Bongo a faite du Gabon en 38 ans.
Comparativement à la Côte d'Ivoire,
l'économie
gabonaise ne pèse pas lourd puisque dépendante en
grande partie
du secteur pétrolier. L'économie
gabonaise sous Bongo vit donc en permanence
sous
perfusion pétrolière à un moment où celle de la Côte
d'Ivoire repose
sur un tissu agricole conséquent et
bien établi. Certes, le revenu par
habitant de
l'Ivoirien est bas (1500 dollars US) par rapport à
celui du
Gabon (5900 dollars), mais cet avantage en
chiffres n'est guère visible dans
le niveau de
développement du Gabon. D'abord parce que le revenu
par tête
du Gabon fluctue massivement en fonction des
cours du pétrole (3810 dollars
en 2003, contre 5900
dollars en 2004), ensuite parce que 38 ans
après
l'arrivée de Bongo au pouvoir, et malgré d'immenses
richesses, 60%
des Gabonais vivent encore sous le
seuil de pauvreté (37% pour la Côte
d'Ivoire), et le
pays croule sous une dette avoisinant 30% de son PIB.
A
ce rythme-là, si Bongo s'impose en décembre 2005 et
finit ce nouveau mandat
de 7 ans, il provoquera la
mort d'au moins 80.000 Gabonais entre janvier 2006
et
janvier 2013, Gabonais qui seront morts
inexplicablement de pauvreté
dans un Gabon dit riche.
Dans un pays où 1 enfant sur 10 meurt avant
son
premier anniversaire, généralement dans sa première
semaine de vie, où
l'espérance de vie stagne aux
alentours de 50 ans, ce taux de mortalité est
si
étonnant qu'il est comparable à celui de pays en
guerre civile. Or, le
Gabon est supposé être un pays
"stable" vivant dans la "paix". Comment
peut-on, en
temps de paix, perdre autant de citoyens qu'un pays
en
situation de guerre civile? Evidemment, au pays de
Bongo, les mots ne
font pas peur, au point que le mot
"paix" est devenu la sauce servie aux
Gabonais à
chaque discours pendant les 38 dernières années.
Parlons maintenant des "couilles" d'Omar Bongo,
spécifiquement.
Les statistiques du Département d'état
américain sur le Gabon nous disent que
les forces
armées gabonaises tous corps confondus (marine, armée,
forces
aériennes, gendarmerie, police) se composent de
8000 membres et que la garde
de Bongo représente un
corps de 1500 membres. Vu que la garde de Bongo est
la
véritable armée du Gabon, les autres corps étant
privés d'armements et
de logistique de guerre pour
éviter les coups d'état, on se rend compte que
sur un
total de 9500 membres au total, la garde de Bongo pèse
à peu près
16% de tous les corps armés de la nation.
Mon dieu, 16% des forces armées
pour protéger un seul
homme! Si ce n'est pas un manque de couilles ça,
alors
on ne sait plus ce que c'est. Bongo a donc à lui tout
seul, la
capacité de faire la guerre aux forces
régulières de la nation, montrant
ainsi, encore une
fois, l'image bunkerisée d'un homme aux abois, qui
va
partout en Afrique proclamer la nature "pacifique et
stable" du Gabon,
alors qu'en fait le pays, de
l'intérieur, vit dans la peur de voir l'armée
privée
de Bongo s'abattre sur lui. Ce qui est sûr, c'est que
Bongo,
contrairement à Gbagbo, ne peut espérer voir
les Gabonais risquer leur vie
pour lui ou pour sauver
son régime comme les Ivoiriens par deux fois
l'ont
fait pour sauver Gbabgo, d'abord face à Guei, ensuite
face à la
France. Et voila pourquoi le bouffon
gabonais s'entoure non pas d'une garde
républicaine,
mais bel et bien d'une armée de guerre, pour
contraindre à
la "paix" les Gabonais, et aller au
dehors chanter une paix gabonaise qui
n'existe pas.
Bongo le rigolo
Regardons maintenant de
plus près certains des
commentaires désobligeants faits par Bongo
à
l'encontre de son "frère" Gbagbo. Dans l'interview
accordée à RFI citée
plus haut, Omar Bongo disait ceci
de Gbagbo:
Question RFI : Le
président Laurent Gbagbo vous
suivra-t-il ?
Réponse d'Omar Bongo: Ecoutez,
moi je ne suis pas un
donneur de leçon, dites-vous bien. Gbagbo à
chaque
fois que je lui parle, il a une logique propre à lui.
Il vous donne
l'impression parfois de quelqu'un qui
écoute beaucoup. Or, il n'écoute pas.
Parfois aussi,
il vous donne l'impression qu'il ne vous écoute pas,
mais
il vous écoute. Par exemple à Accra, nous avons
insisté pour qu'il réintègre
les trois ministres
limogés, mais il a dit non, mais qu'il était prêt
à
les nommer à d'autres postes. Mais lorsque Bédié,
Ouattara, Soro sont
entrés, il a dit: " Alors Soro, tu
vas bientôt retourné au gouvernement (...
) ". Et
ceux-ci ont applaudi. Mais il a également dit qu'il
n'avait encore
rien décidé mais moi je savais qu'il
avait accepté.
Ce que l'on
voit, dans les propos de Bongo, c'est
d'abord une manière de parler des
autres présidents,
eux au moins légitimes, comme des enfants.
Voilà
pourquoi le journal en ligne Notre Voie du 9 juin
rappelle que Bongo
avait déjà dit de Gbagbo que "Le
président Gbagbo dit une chose le matin et
son
contraire le soir. Il n'est pas digne de confiance".
Ce n'est
donc que justice que Gbagbo lui ait répondu
le 6 juin dernier. Mais hormis
cela, comme Bongo le
confirme lui-même, Gbagbo lui au moins sait
reculer
quand les conditions l'imposent. Gbagbo en arrivant au
pouvoir a
trouvé une constitution dictatoriale en
place qui n'avait pas été façonnée
par lui. Il a
ainsi, malgré ses réticences, accepté non seulement
les
dispositions d'Accra telles que Bongo les expose
ci-dessus, mais également
cédé sur des points
importants, comme par exemple permettre à
Alassane
Ouattara d'être candidat là où la constitution ne le
permettait
pas.
Question RFI : En relisant l'accord d'Accra III, il
n'a été
nulle part écrit que tous les candidats à
l'élection présidentielle pouvaient
se présenter. Or,
il semble que toutes les difficultés soient nées
de
cela...
Réponse d'Omar Bongo : Nous n'avons pas
dit
explicitement cela. Nous avons demandé la révision de
l'article 35
notamment dans ses problèmes
d'éligibilité. L'actuelle Constitution dit de
"père et
de mère" nous avons préféré mettre le "ou" (de père ou
de mère)
de nationalité ivoirienne. La cause de la
crise ivoirienne est l'article 35
et cette ivoirité,
les "et" et "ou". Il faudrait faire en sorte que
tout
le monde se présente. Il est facile de se présenter à
une élection
mais c'est l'après élection qui compte.
Donc, moi je pense qu'être candidat
ne veut pas dire
forcément qu'on sera élu. Je l'ai dit à Gbagbo. J'ai
dit
à Laurent : écoute, tu as été élu, mais il n'est
pas dit que tu seras battu.
Alors, il faut laisser les
différents candidats se présenter eux-mêmes,
ils
verront avec le peuple.
Ah bon! Ainsi Bongo sait donner des
leçons de
démocratie hors de son pays! Mais quand a–t-il montré
la même
préoccupation pour son propre pays? Quand il
s'agit de la Constitution
ivoirienne, on voit Bongo
devenir expert en jurisprudence et débattre de
la
valeur sémantique des "et" et "ou", donner des leçons
à Gbagbo en lui
conseillant de laisser tout le monde
se présenter car cela ne veut pas dire
qu'on sera élu,
etc.
Mais au Gabon, Omar Bongo maintient une
constitution
qui exclue les gens qui ont la trentaine, entérine
la
présidence à vie et prépare la fraude. Gbagbo au moins
aime son pays.
Il sait reculer quand il faut
sauvegarder un minimum de dignité à la nation.
Mais
comment Bongo qui ne cesse de renforcer sa dictature
au Gabon peut-il
donner des leçons de flexibilité à
Gbagbo quand lui-même se fossilise dans
des
comportements de rigolo? Même quand le mouvement
d'opposition BDP se
rend en France pour rencontrer les
Gabonais et discuter avec eux, Omar Bongo
perd 1,5
milliards de F CFA pour l'en empêcher. Au Gabon,
d'autres
milliards ont été perdus pour acheter toute
l'opposition. Pourquoi Omar Bongo
a-t-il autant peur
de la transparence électorale?
Si, donc, Bongo
veut démontrer aux Gabonais qu'il a
des couilles et qu'il n'est pas rigolo,
la solution
est toute trouvée, qu'il modifie la constitution
gabonaise en
revoyant les articles incriminés comme
suit:
1) Modifications
constitutionnelles
Article 9: Le Président de la République est élu
pour
cinq (5) ans au suffrage universel direct. Il est
rééligible une
fois.
Le Président de la République est élu à la majorité
absolue des
suffrages exprimés. Si celle-ci n'est pas
obtenue au premier tour, il est
procédé à un second
tour, le deuxième dimanche suivant la proclamation
des
résultats par la Cour Constitutionnelle.
Seuls peuvent se présenter au
second tour les deux
candidats ayant recueilli le plus grand nombre
de
suffrages au premier tour.
Au second tour, l'élection est acquise à la
majorité
absolue des suffrages exprimés.
Article 10: (….)
Sont
éligibles à la présidence de la République, tous
les Gabonais des deux sexes
jouissant de leurs droits
civils et politiques, âgés de trente deux (32) ans
au
moins.
(…)
En gras, nous signalons les lignes que
nous
proposerions à la place des dispositions actuelles.
Modifier ces deux
articles selon ces principes est une
chose simple qu'Omar Bongo pourrait
facilement faire
pour montrer à Gbagbo et à tous ses critiques qu'il
n'a
pas peur de la transparence électorale et qu'il
n'est pas prêt à s'imposer
aux Gabonais pendant 45
ans.
Quant aux dispositions de l'article
10 concernant la
candidature des personnes naturalisées, elles
doivent
faire l'objet d'un débat national franc. Il va sans
dire que dans
la plupart des pays du monde, l'on
n'accepte pas facilement que des étrangers
ou
personnes naturalisées soient éligibles à la
présidence de la
république. Par contre, la
descendance de ces personnes, du moment que
leurs
parents sont solidement établis dans le pays en tant
que Gabonais
d'adoption, mérite des égards
particuliers puisque cette descendance, elle,
est
gabonaise par le droit du sol. La logique voudrait que
cette
descendance ait droit d'éligibilité, même si,
par le jeux démocratique, les
"autochtones" auraient
le droit d'attirer l'attention des votants sur
le
caractère "étranger" de tels candidats, laissant ainsi
le peuple jouer
de manière autonome l'arbitre quant à
qui il veut à sa tête. Mais il
n'appartient nullement
aux politiciens de fixer des limitations
aussi
arbitraires et absurdes que celles qui veulent qu'au
Gabon, ne
peuvent se présenter comme candidats aux
présidentielles que la quatrième
génération de
descendants d'étrangers naturalisés.
2) Appel à
l'ONU
Pour les élections de décembre 2005, un autre signe de
bonne
volonté de Bongo serait de tout simplement
inviter l'ONU au Gabon et lui
laisser, comme l'avait
proposé le BDP, l'entière responsabilité
d'organiser
du début à la fin les élections présidentielles de
décembre.
Ceci permettrait de garantir la transparence
minimale qui s'impose dans une
élection aussi cruciale
que celle de décembre 2005. Et comme le BDP
l'avait
dit, si Bongo gagne dans ces conditions de
transparence, le BDP
s'inclinerait et reconnaîtrait
Bongo comme président du Gabon. Pour le
moment, le BDP
ne reconnaît pas Bongo comme président du Gabon car,
en 38
ans, Omar Bongo n'y a jamais été élu de manière
transparente et
démocratique.
Si Bongo peut donc, dans le cadre des élections
de
décembre, simplifier au maximum les contraintes
constitutionnelles,
laisser les Gabonais qui le
souhaitent s'exprimer ou se porter candidat,
alors la
bataille pour la démocratie au Gabon serait gagnée.
Mais
ça c'est le rêve. La réalité est que Bongo n'a
jamais été démocrate et ne le
sera jamais. Il faudra,
pour changer Bongo, le pousser à la sortie car il
est
incapable de la même flexibilité patriotique qu'il a
semblé exiger de
Laurent Gbagbo.
Les faits sont donc avérés. Gbagbo, en disant
des
faits concrets dans le cadre de ses commentaires, ne
peut avoir
insulté Bongo. Dire à un voleur reconnu
comme voleur qu'il est voleur n'est
pas une insulte.
Dire de Bongo qu'il est rigolo parce qu'il dit aux
autres
de faire ce qu'il n'ose pas faire au Gabon est
loin de constituer un outrage.
Car, rigolo, Bongo
l'est en réalité. Incompétent, Bongo l'est aussi.
Sans
couilles, Bongo l'est encore. Le président Laurent
Gbagbo a tout
simplement donné des leçons de
compétence à l'imposteur gabonais en lui
balançant au
visage sa propre constitution entachée de
lois
"rigolotes".
Gbagbo aura même été surprenant par les
précisions
contenues dans ses commentaires. Par exemple, il a
parlé de
Bongo comme "le père Bongo". Le mot "père"
n'est pas anodin ici. Il paraît en
effet que dans le
régime Bongo, le culte de la personnalité a atteint
des
sommets tellement maladifs que tout le monde
appelle maintenant Bongo "papa".
Et il n'y a plus
personne au Gabon qui sorte d'une audience avec Bongo
qui
n'ait à la bouche la formule "Bongo m'a donné des
conseils, comme un père".
Comme de juste, en ce
dimanche 12 juin de "soutien" acheté, Ntoutoume
Emane,
Premier ministre du gouvernement gabonais, a lui-même
confirmé ce
culte de la personnalité en appelant sans
vergogne Bongo "papa" en public:
"Notre papa à tous
est très content de ce que vous avez fait. Avec
Madame
la première dame, ça lui va tout droit au coeur et il
vous remet
quelque chose pour que vous puissiez
prendre un pot à Gabon
Expo."
Quand on sait que Ntoutoume Emane a presque le même
âge
qu'Omar Bongo (Ntoutoume Emane est né en 1939 et
Bongo en 1935), l'on a
presque envie de vomir. Vomir
parce que, au Gabon, la corruption a atteint
des
proportions tellement "normalisées" que le Premier
ministre gabonais
n'hésite même plus à venir féliciter
publiquement les foules en leur
proposant d'aller
prendre un "pot" pour les remercier de ce qu'ils
"ont
fait". Un aveu, donc, que le soutien à Bongo n'était
pas du tout
spontané. Derrière ces cris de "soutien"
se cachait plutôt l'impatience
d'aller boire la bière
qui avait été promise à ceux qui crieraient le
plus.
Rien que de l'artifice, en somme. Envie de vomir,
encore, parce que
Ntoutoume Emane aura un jour à
expliquer aux Gabonais comment un homme de 70
ans
(Bongo) aura pu avoir un enfant de 66 ans (Ntoutoume).
Monsieur
Ntoutoume Emane, sachez que personne au Gabon
ne veut de ce "papa" rigolo là.
Apparemment, le
gouvernement sous Bongo est lui aussi une
grosse
escroquerie, un cirque.
Et la pauvre presse d'état au
Gabon! Le signe évident
que la presse gouvernementale est bâillonnée et
que
les libertés d'_expression_ ne sont pas encore garanties
chez nous peut
se voir dans un des articles publiés
par l'Union, le journal gouvernemental,
le 8 juin
dernier
(Voir
http://www.bdpgabon.org/content/view/1694/45/).
L'Union, ce jour-là,
n'arriva même pas à rapporter
objectivement les mots de Gbagbo, préférant
occulter
le mot "rigolo" par la formule elliptique "r…." comme
dans «
regardez le Gabon : le père Bongo veut donner
des leçons. C'est un r... Pour
être candidat à
l'élection présidentielle, il faut être Gabonais
depuis au
moins quatre générations». Quel est donc ce
pays où un organe de presse
officiel n'arrive même pas
à rapporter objectivement les choses qui
préoccupent
la nation? Quelqu'un mourrait-il au Gabon si l'Union
disait
clairement que Gbagbo a traité Bongo de
"rigolo" et que les mots sont de
Gbagbo? C'est dire à
quel point la clownerie gabonaise est devenue
une
culture dans notre pays, tout cela à cause du fameux
"rigolo" Omar
Bongo, qui croit que gérer un pays se
résume à faire de gros discours sans
sens du style
"Ouattara à droite, Ouattara devant, Ouattara
derrière".
Et c'est ce même Omar Bongo qui, lors de la fausse
marche de
soutien orchestrée par son chef de parti
Simplice Nguedet Manzéla ce dimanche
12 juin 2005, au
lieu de montrer qu'il avait de la hauteur, a
sombré
encore plus bas que Gbagbo en disant: "Je ne me vois
pas descendre
plus bas que terre pour aller parler à
Gbagbo (…).Mais quand on vient chez
quelqu'un tous les
jours, quand on vient lui demander des leçons, quand
on
vient lui demander des conseils, quand on le suit
partout hors de son pays et
hors du pays du président
Bongo, cela signifie que Bongo est plus fort,
alors
rentrez tranquillement, nous aurons l'occasion de
lui
répondre."
Et voilà Omar Bongo le grand homme maniant la boue
à
pleines mains, se vantant comme un enfant du primaire
d'être "plus fort"
que Gbagbo, un Gbagbo qui le
suivrait comme un chien "partout hors de son
pays et
hors du pays du président Bongo". Pour un pays qui a
rappelé son
ambassadeur et qui a demandé à Gbagbo de
calmer le jeu, si ce n'est pas
attiser le feu ça, je
ne sais plus ce que c'est. Il me semble que
nous
allons vers l'escalade vu que des Ivoiriens seraient
capables de
faire la même chose, et à ce moment, qui
sait quel venin Gbagbo pourrait
encore cracher à
propos d'Omar Bongo?
On ne sait finalement plus à
quoi riment les
protestations du régime Bongo si, en fin de compte,
Bongo
a décidé de rejoindre Gbagbo dans la boue que
Gbagbo est supposé lui avoir
balancée au visage en le
traitant de rigolo.
Pour, donc, avoir eu
peur de la transparence
électorale pendant 38 ans, le verdict est simple.
Omar
Bongo n'a pas de couilles. Et pour avoir voulu jouer,
à l'extérieur
du Gabon, le démocrate qu'il n'a jamais
été chez lui, le verdict est là
aussi, sans appel: "Le
père Bongo est un rigolo".
En fin de
compte, remercions le président ivoirien
d'avoir suscité un vrai débat sur
une Afrique faite de
singeries suicidaires. Ce que Laurent Gbagbo a
fait,
et qui est salutaire également, c'est tout simplement
d'avoir
rabattu le caquet à un petit bonhomme qui
commençait à prendre la grosse tête
alors même que
dans les faits, Omar Bongo est une coquille vide qui
ne
laissera comme héritage au Gabon que le spectacle
d'une inexplicable
désolation, dans un pays qui avait
pourtant tout pour donner des leçons de
démocratie, de
transparence et de gestion responsable au reste
de
l'Afrique. L'héritage de Bongo au Gabon sera sans
aucun doute celui
d'une médiocrité érigée en culture
dans un pays sans état. Pour cet
impardonnable échec,
Omar Bongo demeure indubitablement et
irrévocablement
la honte de l'Afrique.
Dr. Daniel
Mengara
Coordonnateur
Premier ministre du gouvernement gabonais de
salut
national en exil
BDP-Gabon Nouveau
P.O. Box 3216
TCB
West Orange, New Jersey 07052, USA
Tel: 973-447-9766 /
973-655-5143
Fax: 973-447-9766 / 973-655-7909
Site
"Everything is
possible to those who believe Marc
10:31".
===============================
MEDITATION :
- "Un homme
meurt chaque fois que l'un d'entre nous se tait devant la tyrannie" (Wole
Soyinka, Prix Nobel de Littérature).
- "Everytime somebody keep silent when
faced with tyranny, someone else dies" (Wole Soyinka, Nobel Price for
Literature).
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