Cette femme la devait essayer de la fermer. Les gens
en general ne sont pas des idiots, aussi quand elle
leur parle, il faut essayer au moins de leur accorder
le benefice du minimum d'intellgience.
Paris plaide la "totale légitime défense" en Côte
d'Ivoire
agrandir la photo
PARIS (Reuters) - Paris s'est défendu mercredi d'avoir
enfreint les règles internationales et laissé ses
soldats tirer délibérément sur des civils lors de son
intervention en Côte d'Ivoire début novembre.
La ministre de la Défense et des responsables
militaires ont reconnu la violence des affrontements
et la mort d'une vingtaine d'Ivoiriens. Mais tous ont
plaidé la "légitime défense" face à des "provocations"
ivoiriennes.
"Les militaires français ont toujours réagi à la fois
dans le cadre des règles, c'est-à-dire avec des tirs
de sommation, puis des tirs de dissuasion, et ils
n'ont de toute façon agi qu'en totale légitime
défense", a déclaré Michèle Alliot-Marie à la sortie
du conseil des ministres.
Cependant, les groupes socialiste et communiste de
l'Assemblée ont chacun déposé une demande de création
d'une commission d'enquête, évoquant le "dangereux
engrenage" de la France dans la crise en Côte
d'Ivoire.
Deux associations de défense des droits de l'homme
avaient déjà reproché aux autorités françaises d'avoir
cherché à minimiser le bilan de la "répression" et
outrepassé le mandat qui lui a été confié par les
Nations unies en Côte d'Ivoire.
Mardi, Paris avait reconnu la responsabilité de le
force Licorne dans la mort d'une vingtaine
d'Ivoiriens, civils et militaires, lors des troubles
du 6 au 9 novembre sur l'ensemble de la Côte d'Ivoire.
Il s'agit d'une estimation qui ne prétend pas être
exhaustive, a-t-on souligné au ministère de la
Défense.
Les autorités ivoiriennes ont avancé pour leur part
les chiffres de 57 civils tués et 2.226 blessés
pendant la même période.
Des hauts gradés ivoiriens ont accusé les soldats
français d'avoir tiré "directement sur la foule et
sans aucune sommation" lors de la manifestation du 9
novembre aux abords de l'hôtel Ivoire à Abidjan.
La FIDH et la Ligue des droits de l'homme ont affirmé
pour leur part que les forces françaises avaient
notamment "tiré à balles réelles par hélicoptère et au
sol sur les manifestants installés sur deux ponts".
"Ces tirs auraient fait, selon une série de sources
concordantes, une soixantaine de morts et plus d'un
millier de blessés", ont-elles écrit dans un
communiqué.
FORCE D'INTERPOSITION OU BELLIGERANT ?
Face à ces accusations, les responsables militaires
français ont amorcé une contre-attaque en accusant les
gendarmes et miliciens ivoiriens d'avoir sans cesse
recherché l'affrontement.
Michèle Alliot-Marie a évoqué sur France 2 une
"volonté de manipulation", soulignant qu'une partie
des manifestants "à mains nues" décrits par les
autorités ivoiriennes étaient armés.
"Il y a eu visiblement des provocations qui avaient
pour but d'essayer de faire perdre leur sang-froid aux
militaires français, ce qu'ils n'ont pas fait",
a-t-elle déclaré.
Mercredi, la ministre a réaffirmé que les militaires
français avaient rempli la mission de protection des
ressortissants français et étrangers "avec un très
grand professionnalisme", salué notamment par le
Conseil de sécurité des Nations unies.
"Maintenant que c'est fait, on peut en effet déplorer
qu'il y ait eu des morts et des blessés. Nous avons
quand même un grand nombre de blessés français qui
montre qu'ils n'avaient pas en face d'eux des civils
désarmés mais qu'ils avaient soit des militaires
ivoiriens, soit des populations de jeunes patriotes et
autres, qui étaient armés de kalachnikovs, de fusils à
pompe, de pistolets", a-t-elle ajouté.
Ces explications ne semblent pas avoir satisfait
l'opposition de gauche.
Le groupe socialiste, présidé par Jean-Marc Ayrault, a
demandé la création d'une commission d'enquête
"concernant le rôle de la France dans la crise de Côte
d'Ivoire depuis la tentative de coup d'Etat du 19
septembre 2002".
"L'escalade de ces dernières semaines, qui a provoqué
la mort de neuf soldats français, déchaîné des
violences contre nos ressortissants civils et entraîné
des affrontements sanglants entre nos forces
militaires et les milices patriotiques liées au régime
ivoirien, a révélé le risque de voir la France passer
du statut de force d'interposition à celui de
belligérant", déclarent dans un communiqué les députés
socialistes.
Le groupe PS "souhaite que la représentation nationale
établisse l'enchaînement des décisions et des
événements qui a conduit à ce dangereux engrenage".
Pour Alain Bocquet, président du groupe communiste et
républicain, les événements de ces dernières semaines
"montrent la gravité de la situation dans laquelle la
France se trouve directement impliquée".
Il estime qu'une commission d'enquête "permettrait
d'examiner les conditions dans lesquelles sont
intervenues les forces de notre pays, notamment à
propos des manifestations du 9 novembre dernier".
=====
http://www.africaops.com
Le site qui analyse les causes et implications de la crise ivoirienne.
|