Les mensonges d?Alliot-Marie
Les Echos du Matin - 11/30/2004 12:48:23 AM
La France a désormais une bien piètre réputation aux
yeux des Ivoiriens. Le locataire de l?Elysée que le
peuple français connaît très bien pour ses multiples
malversations du temps où il dirigeait la mairie de
Paris a été affublé du surnom de ?Super Menteur? par
la presse de son pays. Un sobriquet bien gênant pour
le chef d?Etat de la 4ème puissante militaire du
monde. Ce que le monde entier ignorait, c?est que
l?homme s?est entouré de gens de son espèce. ?Dis moi
qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es?, dit
l?adage. La ministre française de la Défense, Michèle
Alliot-Marie et son patron forment en vérité un beau
couple. En l?espace de deux semaines, Alliot-Marie a
donné trois versions contradictoires de l?intervention
de la force Licorne en Côte d?Ivoire les 6, 7, 8 et 9
novembre derniers. Ces jours sombres qui ont vu
l?armée française ouvrir le feu sur des manifestants
désarmés en Côte d?Ivoire. D?abord, Mme la ministre a
affirmé avec tout le sérieux qu?on lui connaît que
l?armée française n?a jamais ouvert le feu. Voici ce
que rapportent les agences de presse internationales
le mercredi 10 novembre, le lendemain du massacre de
l?hôtel Ivoire : ?Michèle Alliot-Marie, ministre
française de la Défense, a démenti que des soldats de
la force Licorne aient ouvert le feu sur des
manifestants mardi. ?C?est absolument faux, mais
Abidjan est un lieu où il y a beaucoup de rumeurs
(...) utilisées pour monter la foule contre la
communauté étrangère?, a-t-elle dit. ?Il y a eu des
échanges de coups et de tirs entre la foule, les
?jeunes patriotes? et les soldats (ivoiriens qui
étaient) en interposition entre la foule et les
blindés français?, a précisé Alliot-Marie. Le samedi
20 novembre, lors d?un forum de discussions sur le
site du ?Nouvel Observateur?, un hebdomadaire
français, le Président Gbagbo a jugé crédible
l?information qui fait état de manifestants décapités.
Voici ce que répond la ?formidable? ministre française
de la Défense sur la radio ?France inter?: ?Je crois
que l?outrance même des termes employés par le
président Gbagbo leur enlève toute crédibilité?Ces
propos relèvent de la désinformation, comme ceux qui
ont conduit, par exemple, le Président Gbagbo à mettre
en doute la réalité des victimes militaires françaises
de Bouaké??? On a su plus tard que la Croix rouge et
d?autres organisations internationales ont confirmé la
mort par balles de plus de 57 manifestants et ont noté
plus d?un millier de blessés.
Comme il existe tout de même une Justice divine, des
cameramen ont pu fixer des images des crimes de
l?armée française en Côte d?Ivoire. Ces images sont
aujourd?hui en train de faire le tour du monde et
mettent très mal à l?aise Chirac et son entourage. La
vérité est progressivement en train de rattraper le
mensonge. En France, les débats sont ouverts. Nul
n?est insensible face aux atrocités de la force
Licorne diffusées par les télévisions françaises.
Alliot-Marie qui aurait dû garder un profil bas et
songer à démissionner continue d?étaler sa mauvaise
foi. ?Ils ont été amenés à tirer. Ils ont effectué des
tirs de sommation et, dans certains cas, ont été
amenés à faire un usage total de leurs armes à feu?, a
déclaré la ministre devant le Grand Jury RTL-Le
Monde-LCI. ?Il n?y avait pas moyen de faire
autrement?, a-t-elle assuré. ?Il y a eu aussi beaucoup
de victimes à l?intérieur de ces foules ?, a expliqué
la ministre. On le constate, au lieu de démissionner
après avoir été confondue, cette dame continue de
mentir avec un aplomb admirable. Le colonel Georges
Guiai Bi Poin, officier supérieur de la gendarmerie
ivoirienne qui était ce jour là sur les lieux est
formel : ?Ce sont les militaires français qui ont tiré
directement dans la foule. Ils ont tiré sur ordre de
leur chef de corps, le colonel d?Estremon. Sans
sommation?. ?Il y avait des insultes, des slogans
hostiles. Je n?ai presque pas quitté le colonel
d?Estremon, nous co-gérions la situation ensemble. Le
problème est qu?il était extrêmement excité. Il
menaçait sans cesse de faire tirer. Un mouvement sur
notre gauche. D?Estremon m?a alors dit: mon colonel,
la ligne rouge est franchie, je fais tirer. Feu!?. ?Et
les militaires français ont commencé à tirer?, a
poursuivi le colonel ivoirien: ?des tirs tendus au
Famas dans la foule. Ce n?était pas une fusillade au
hasard, c?est sur ordre du chef de corps. Et il n?y a
pas eu de sommation?. .
Voici donc l?image déplorable que donnent de leur pays
au monde entier des autorités françaises. A l?heure
des autoroutes de l?information, il est fastidieux
d?agir comme à l?époque coloniale et croire qu?avec
des mensonges, on peut indéfiniment berner l?opinion.
Pauvre France!
Isidore S. Allah
sroboisal@yahoo.fr
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bande de degeneres!
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http://www.africaops.com
Le site qui analyse les causes et implications de la crise ivoirienne.
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