(AFP) - En refusant brutalement dimanche de signer tout accord de cessez-le-
feu avec les forces rebelles, qui contestent son pouvoir depuis bientôt trois
semaines, le président ivoirien Laurent Gbagbo est entré dans une logique de
guerre.
Contre toute attente, et surtout contre les avis de tous ses pairs africains
qui l'ont exhorté à maintes reprises à stopper les hostilités, tentant de le
convaincre que cela ne remettait nullement en cause sa légitimité, le
président ivoirien a choisi de résoudre la crise par la force.
Au terme d'une semaine de médiation patiente et obstinée tentée par la
Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Laurent
Gbagbo a refusé toute discussion avec les rebelles, qui tiennent pratiquement
la moitié du pays. Les médiateurs ont décidé de plier bagages sans plus
attendre, allant jusqu'à refuser une invitation à dîner du chef de l'Etat.
"La réunion s'est très mal passée. On nous a fait tourner en bourriques
depuis des jours", pestait dimanche soir un ministre des Affaires étrangères
du "groupe de contact" de la CEDEAO.
"Il n'y a pas eu le moindre signe de bonne volonté" des autorités
ivoiriennes, a poursuivi le même ministre furieux.
Lors de la rencontre avec les chefs de la diplomatie des pays chargés de la
médiation par le sommet d'Accra, le 29 septembre dernier, le président Gbagbo
a affirmé que les négociateurs s'étaient "écartés de l'accord d'Accra".
"C'est totalement faux, c'est un mensonge", a martelé un ministre du "groupe
de contact" en sortant de la présidence.
Selon ce ministre, il a bien été clairement question d'un cessez-le-feu lors
du sommet d'Accra, en marge de la session plénière.
Le sentiment de s'être faits rouler par les plus hautes autorités ivoiriennes
était manifeste dimanche soir dans la mission de médiation. La veille ils
avaient "poireauté" pendant pratiquement une journée entière à Yamoussoukro,
la capitale administrative du pays, dans l'attente d'un document promis par
les autorités pour permettre à un colonel ivoirien de signer au nom du
gouvernement un accord de cessez-le-feu.
"Nous sommes venus avec les meilleures intentions. Pour revenir nous devrons
être invités", a laissé tomber le ministre ghanéen de la Défense, Kwame Ado
Kufuor, le propre frère du président ghanéen, en quittant son hôtel d'Abidjan
avec ses valises.
Maintenant, "c'est le problème de la Côte d'Ivoire", a-t-il laché en guise
d'au revoir.
Un conseiller de la présidence ivoirienne a toutefois affirmé dimanche soir à
l'AFP que M. Gbagbo était "toujours disposé au dialogue et n'était pas opposé
au principe d'une cessation des hostilités" pourvu que les rebelles déposent
les armes. "Les médiateurs (de la CEDEAO) doivent savoir que la légitimité
est du côté de Laurent Gbagbo", a ajouté ce conseiller.
Sur le plan purement intérieur, certains hommes politiques se sont inquiétés
dimanche de cette logique jusqu'au-boutiste. "Nous sommes dans une dangereuse
dérive ethnique", estimait dimanche soir un politicien de premier plan sous
couvert d'anonymat.
Le quotidien le plus proche du PDCI, l'ancien parti unique du temps du
président Félix Houphouët Boigny, le Nouveau Réveil s'inquiète lui aussi
en "une" depuis deux jours du scénario catastrophe qui s'annonce en
titrant "Sauver la patrie ou sauver Gbagbo?". Le même quotidien dénonçait
samedi la nomination au poste de ministre de la Sécurité d'un homme
originaire du même village que le président Gbagbo.
Dimanche soir la télévision officielle ivoirienne n'a pas fait dans la
dentelle et a pris des airs de "radio Mille collines" à la rwandaise en
appelant à expulser un demi-million de Burkinabés.
"Selon les chiffres du recensement général de la population et de
l'habitation de Côte d'Ivoire réalisé en 1998, les Burkinabè représentent 50%
de la population étrangère vivant en Côte d'Ivoire, avec un nombre de
2.338.540 individus", a insisté le journaliste.
"Pourquoi la Côte d'Ivoire, qui est en temps de guerre, ne mettrait pas
dehors ceux qui sont principalement à la base de nos malheurs?", s'est-il
interrogé.
"Il suffirait tout simplement d'expulser vers le Faso (le Burkina Faso
voisin) ne serait-ce que 500.000 Burkinabè pour que le chef du pays des
hommes intègres (le président Blaise Compaoré, ndlr), chef actuel de la
guerre contre la Côte d'Ivoire, et ses suppôts, comprennent bien le rôle de
la Côte d'Ivoire" en Afrique de l'ouest, a estimé la RTI.
AFP
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From: John Tra <prostaglandine2@yahoo.com>
To: Patrick <paddy@ifrance.com>, Afrique <afrique@univ-lyon1.fr>
Sent: Sun, 6 Oct 2002 22:05:08 -0700 (PDT)
Subject: Re: La Cote d'Ivoire est tombee bien bas.
> Pat, c'est la ou Gbagbo nous a mene.
> Et ce sont justement ces choses qui sont a la base de
> notre crise. Il faut toujours trouver le coupable
> ailleurs, et les pauvres burkinabes sont les victimes
> de la xenophobie prechee par Gbagbo et ses sbires. Tu
> vois ca? C'est si degoutant qu'on ne veut meme pas y
> croire. Vois ce que Gbagbo est a meme de faire pour
> rester au pouvoir?
> Tout simplement repugnant. Vous comprendrez donc
> pourquoi les nordistes sont pros rebelles.
>
> John
>
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