Mutins armés dans les rues de Bouaké.
© AFP
Les insurgés étendent leur emprise sur le Nord
Après la mission d?évacuation des étrangers de Bouaké,
les forces françaises se replient au sud de la ville.
Les mutins réinstallent leurs barrages et reprennent
le contrôle total de Bouaké.
«Les étrangers uniquement sont autorisés à quitter
Bouaké s?ils le souhaitent». Une précision que les
mutins ont apporté à tous les candidats au départ,
voulant profiter du couloir ouvert et sécurisé par
l?armée française. Au début de l?opération «Licorne»
de nombreux citoyens ivoiriens ont fait partie des
convois des personnes exfiltrées de Bouaké et
conduites à Yamoussoukro et à Abidjan. Mais depuis le
début de l?après midi du vendredi 27 septembre, les
mutins se sont opposés au départ des Ivoiriens de la
ville de Bouaké. Les populations redoutent les combats
qui pourraient prochainement opposer les mutins aux
forces gouvernementales, après le départ des soldats
français. Malgré les supplications de certaines
personnes, les mutins sont restés intransigeants. (
Ecoutez le reportage de l?envoyé spécial de RFI,
Olivier Rogez).
A Bouaké, les forces françaises viennent d?annoncer
leur retrait de la ville, conformément à la mission
d?évacuation qui leur a été assignée. Nombreux sont
les Ivoiriens qui auraient souhaité que les forces
françaises s?engagent aux côtés des forces
gouvernementales ivoiriennes, mais la ministre
française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a
rappelé que les accords de défense conclus entre les
deux pays ne pouvaient pas être invoqués dans le cadre
de la présente crise ivoirienne, qui, aux dernières
nouvelles, sera débattue lors d?un sommet
extraordinaire de la CEDEAO à Accra au Ghana, le 29
septembre, et non plus à Abidjan comme initialement
prévu.
La stratégie des mutins
Les mutins étendent leur influence dans le nord de la
Côte d?Ivoire, en prenant position dans plusieurs
villes de la région. Odienné, et Ferkessédougou qui
sont respectivement à l?ouest et à l?est de Korhogo.
La ligne Odienné-Korhogo-Ferkessédougou semble
constituer la base arrière des mutins qui occupent de
fait tout le nord du pays. Une nouvelle stratégie
d?occupation du territoire par une dissémination des
troupes est apparue ces dernières heures. Les mutins
occupent les villes secondaires où il n?y a pas de
garnison militaire mais quelques postes de
gendarmerie, ou un petit commissariat de police. A
l?arrivée des mutins, puissamment armés, les
fonctionnaires en poste généralement se rendent sans
combattre. ( Un habitant d?Odienné témoigne au micro
de Carine Frenk).
Selon certaines sources les mutins font régner la
terreur sans même avoir à combattre. Ils entretiennent
une certaine psychose dans les populations en se
montrant avec des chasseurs «Dozo», qui ont une
réputation de guerriers farouches aux pouvoirs
mystiques. Un autre fait nouveau, relaté par les
habitants de certaines villes du centre de la Côte
d?Ivoire, est le sentiment d?abandon qu?éprouvent les
soldats dans les petites garnisons, et les gendarmes
qui reçoivent l?ordre d?Abidjan de se battre, mais à
qui aucun renfort n?est envoyé. Selon les mêmes
sources plusieurs désertions ont été constatées.
=====
__________________________________________________
Do you Yahoo!?
New DSL Internet Access from SBC & Yahoo!
http://sbc.yahoo.com
|