Quiproco: Achacun son Marcoussis
(FratMat |31.3.2004|)
Hier, sur RFI, Juan Gomez a proposé comme thème de
discussion aux auditeurs la question de la marche du
25 mars dernier. Rapidement, les intervenants ont viré
sur l?application de Marcoussis.
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Lundi, nous avons eu à échanger avec deux groupes de
personnes sur les Accords de Marcoussis. Le premier
groupe était composé de trois enseignants dont deux du
secondaire un du supérieur. Le second se composait
quand à lui d?une artiste comédienne célèbre, un
financier, d?un gérant de société et d?un cadre d?une
société de téléphonie cellulaire. Tous ces échanges
ont achevé de nous convaincre que les Accords de
Marcoussis sont pour beaucoup de personnes un charabia
inaccessible. Dès lors, on les mêle à toutes les
sauces comme un cube d?assaisonnement.
Aujourd?hui, la Côte d?Ivoire est encore sous le choc
du jeudi noir dont le bilan réel ou supposé constitue
une honte pour notre pays, pour la démocratie. Or, il
se trouve que toutes ces personnes sont mortes pour
Marcoussis. En effet, les partis organisateurs de la
marche avortée ont clairement dit que leur objectif
était de dénoncer les blocages apportés dans la mise à
exécution des Accords de Marcoussis par le Président
Laurent Gbagbo d?une part et d?autre part dans les
dysfonctionnements constatés au sein du gouvernement
de Réconciliation nationale.
Le mardi 23 mars dernier, le Président Laurent Gbagbo
a reçu le comité de suivi des Accords. Ce jour-là, il
a présenté aux membres du comité de suivi le bilan de
la mise en application des Accords de Marcoussis.
Il leur a fait le point des textes issus des Accords
de Marcoussis adoptés par le gouvernement et déjà
transmis à l?Assemblée Nationale. Ce sont :
? le projet de loi autorisant la République à ratifier
le protocole additionnel modifiant et complétant les
dispositions de l?article 7 du protocole sur la libre
circulation des personnes, le droit de résidence et
d?établissement ;
? le projet de loi autorisant le Président de la
République à ratifier le protocole additionnel relatif
à l?exécution de la troisième étape ( droit
d?établissement) du protocole sur la libre circulation
des personnes, le droit de résidence et
d?établissement signé à Bangui le 29 mai 1990 ;
? le projet de loi relatif à la déclaration du
patrimoine du Président de la République.
? le projet de loi portant modification de la
Constitution en ses articles 35 et 55. Ce texte est
adopté en Conseil des ministres et attend d?aller au
référendum.
? le projet de loi modifiant et complétant la loi
n°61-415 du 14 décembre 1961 portant code de la
nationalité telle que modifié par la loi n°72-852 du
21 décembre 1972 ;
? le projet de loi relatif à l?amendement de l?article
26 de la loi 98-750 du 21 décembre 1998 relative au
domaine foncier rural ;
? le projet de loi portant création de la Commission
nationale des Droits de l?Homme de Côte d?Ivoire ;
? le projet de loi portant modification de la loi
2002-03 du 3 janvier 2002 relative à l?identification
des personnes et au séjour des étrangers en Côte
d?Ivoire ;
? le projet de loi modifiant la loi n°2001-634 du 9
octobre 2001 portant composition, organisation,
attributions et fonctionnement de la commission
électorale indépendante.
Lors de sa déclaration à la nation radio-télévisée ce
même mardi 23 mars, il a récapitulé ces textes qui
constituent à ses yeux des avancées notables dans
l?application des Marcoussis.
Ses adversaires ne semblent pas l?entendre de la même
oreille, eux qui insistent sur les blocages. A
l?évidence, les deux camps ne parlent pas de la même
chose. Faut-il penser qu?il y a 2 Accords de
Marcoussis ?
Marcoussis apparaît de jour en jour comme un caméléon
qui change constamment de couleur. Hier, c?était la
délégation de pouvoir à Seydou Diarra qui était le
point focal. Le Chef de l?Etat et le Premier ministre
ont produit deux textes pour clore ce débat.
Aujourd?hui, les points de blocage portent sur les
questions de postes, d?équipements, de locaux, de
budgets? On a presque oublié les questions
essentielles comme la nationalité, le foncier rural,
l?éligibilité, l?organisation d?élections
transparentes, justes et ouverte qui étaient au départ
les revendications majeures de la rébellion. Or les
projets de loi cités plus haut sont une réponse à ces
préoccupations.
Auteur: Jean-Baptiste AKROU
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Oh well!
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