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Tue Oct 14 13:52:17 2003
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Date: Tue, 14 Oct 2003 11:32:23 EDT
Subject: Trans. : [congonewsbzv] Affaire DC-10 UTA en septembre 1989
To: afrique@univ-lyon1.fr
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To: Reseau <reseau@lists.nothingness.org>
Cc: Congonewsbzv <congonewsbzv@yahoogroupes.fr>,
        Voix-humaine <voix-humaine@yahoogroupes.fr>,
        Afridemo <afridemo@clubs.voila.fr>,
        Nowomanocry <nowomanocry@clubs.voila.fr>
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Message-Id: <20031014120756.E586DE083@relay-4m.club-internet.fr>
From: voxhumana <voxhumana@club-internet.fr>
X-Yahoo-Profile: voxhumanafr
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Mailing-List: list congonewsbzv@yahoogroupes.fr; contact 
congonewsbzv-owner@yahoogroupes.fr
Delivered-To: mailing list congonewsbzv@yahoogroupes.fr
Precedence: bulk
List-Unsubscribe: <mailto:congonewsbzv-unsubscribe@yahoogroupes.fr>
Date: Tue, 14 Oct 2003 13:52:17 +0200
Subject: [congonewsbzv] Affaire DC-10 UTA en septembre 1989
Reply-To: congonewsbzv-owner@yahoogroupes.fr
Content-Type: text/plain; charset=ISO-8859-1
Content-Transfer-Encoding: quoted-printable
X-AOL-IP: 66.218.66.92

Envoy=E9 le 3-9-2003 =E0 13:47
=20
La Libye veut que le Congo assume ses responsabilit=E9s pour le DC10 d'UTA

Ouille =E7a chauffe pour el sass. Son ex copain Kadhafi voudrait qu'ils
fassent fifty-fifty pour les indemnit=E9s =E0 verser aux familles des victi=
mes
du DC10 d'UTA. Sassou est=20
pr=EAt =E0 payer m=EAme la totalit=E9 =E0 condition que Kadhafi ne cite pas=
 son nom.
Qui a dit que Sassou =E9tait b=EAte ? (Tout le monde comprendra pourquoi ce
voyage myst=E9rieux=20
en catimini de Sassou du cot=E9 de l'Espagne !)
=20
=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=
=20
----------------------------------------------------------------------------
----
=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=
=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20
                     La v=E9rit=E9 cach=E9e sur l'attentat du DC10 UTA en 1=
989


L'attentat contre le DC 10 d'UTA en 1989

Et si l'on avait cach=E9 la v=E9rit=E9 aux familles des victimes ?

L'affaire de l'attentat du DC 10 d'UTA, qui avait fait 171 morts en 1989,
est revenue sur le devant de l'actualit=E9 apr=E8s la curieuse d=E9cision d=
u juge
Brugui=E8re d'instruire une plainte=20
contre le pr=E9sident Kadhafi. Le dossier paraissait pourtant cl=F4t. En ma=
rs
dernier, six fonctionnaires libyens avaient =E9t=E9 condamn=E9s, et en ao=
=FBt le
Parquet avait d=E9bout=E9 les parents=20
de victimes qui voulaient engager des poursuites contre le chef de l'Etat
libyen.

Ainsi le juge Brugui=E8re veut-il, contre l'avis du Parquet qui a fait appe=
l,
continuer =E0 s'en prendre au r=E9gime libyen, et =E0 lui seul, et maintena=
nt
personnellement =E0 Kadhafi. Et si les=20
Libyens n'=E9taient pas les seuls impliqu=E9s ? Et si l'on cachait sciemment
aux familles des victimes tout un pan de la v=E9rit=E9, pour des raisons
=93diplomatiques=94 et de haute politique=20
africaine ?

Ce n'est pas de la politique-fiction que nous faisons ici. Depuis dix ans,
un homme accuse nomm=E9ment le pr=E9sident du Congo Denis Sassou Nguesso et=
 son
cousin Camille=20
Oko, chef des services de renseignements, d'avoir =E9t=E9 les v=E9ritables
ex=E9cutants de l'attentat. Cet homme, Claude Richard Gouandji, a =E9t=E9 e=
ntendu
par le juge Brugui=E8re en 1991.=20
Sans r=E9sultat. Interpell=E9 sur ce t=E9moignage en septembre 1996, le jug=
e le
qualifiait d'=93invention africaine=94. Alors le t=E9moin, r=E9fugi=E9 au C=
anada, est
retourn=E9 au Congo pour d=E9poser.=20
Il a d=E9pos=E9 devant le procureur de la R=E9publique au tribunal de grande
instance de Brazzaville, puis devant le doyen des juges d'instruction.
Lequel a aussit=F4t d=E9livr=E9 une=20
commission rogatoire internationale, demandant aux autorit=E9s judiciaires
fran=E7aises d'entendre les personnes mises en cause. Il ne s'est rien pass=
=E9.
Ce qui est d'autant plus=20
=E9trange qu'=E0 ce moment-l=E0 Denis Sassou Nguesso se trouvait en =93exil=
=94 =E0...
Paris.

Le t=E9moignage de Claude Richard Gouandji est d'une importance capitale.
Nous n'en parlons pas par ou=EF dire. Nous avons sous les yeux le texte
int=E9gral de ses deux d=E9positions=20
et de la commission rogatoire internationale. Nous nous garderons de
prendre position, mais =E0 la lecture de ces documents il para=EEt difficil=
e de
balayer ce t=E9moignage d'un revers=20
de main et de le traiter d'=93invention africaine=94.

Yves DAOUDAL

Le contexte

Le Congo-Brazzaville a =E9t=E9 le premier pays d'Afrique noire =E0 sombrer =
dans
le marxisme-l=E9ninisme, en 1969. Il devint donc la base africaine de l'URS=
S,
de l'Allemagne de l'Est, de=20
Cuba, et des mouvements r=E9volutionnaires du continent.

En 1979 Denis Sassou Nguesso renverse le g=E9n=E9ral Yhombi-Opongo et devie=
nt
=93pr=E9sident=94 de la dictature communiste. Les ann=E9es 80 sont marqu=E9=
es par des
s=E9ries d'attentats=20
en Afrique centrale, alors que les services libyens ont pignon sur rue =E0
Brazzaville et que les opposants r=E9volutionnaires au r=E9gime de Centrafr=
ique
y sont comme des poissons=20
dans l'eau.

En 1983, le pr=E9sident du Tchad Hiss=E8ne Habr=E9 qualifiait Brazzaville d=
e =AB
capitale de la subversion en Afrique centrale =BB, et tous les observateurs
consid=E9raient le Congo comme la=20
base arri=E8re du terrorisme libyen. La manne que rapporte le p=E9trole cac=
he
l'=E9tat d=E9sastreux de l'=E9conomie congolaise, jusqu'=E0 la chute des co=
urs qui
contraint le gouvernement =E0=20
r=E9duire de moiti=E9 le budget de l'Etat. Nous sommes en 1986, l'ann=E9e o=
=F9 se
passe ce que raconte Claude Richard Gouandji.
En 1974, le premier pr=E9sident du r=E9gime =93populaire=94, le commandant =
Ngouabi,
confront=E9 =E0 une situation analogue, s'=E9tait rendu =E0 Tripoli, o=F9 K=
adhafi lui
avait propos=E9 de l'argent, =E0=20
condition qu'il se convertisse =E0 l'islam et adh=E8re =E0 la doctrine du =
=93petit
livre vert=94...

Le t=E9moignage de Claude Richard Gouandji

(Avertissement : ce qui suit est une synth=E8se des d=E9positions de Claude
Richard Gouandji devant les autorit=E9s judiciaires congolaises. Nous lui
laissons la responsabilit=E9 de=20
ses propos.)

Claude Richard Gouandji est un Centrafricain. Exil=E9 au Congo en 1974, il y
repr=E9sente le =93Front patriotique pour le progr=E8s=94, mouvement d'oppo=
sition =E0
Bokassa. En 1986,=20
cherchant des soutiens financiers, il s'adresse, tout naturellement, =E0
Kadhafi. Lequel le re=E7oit =E0 Tripoli et ordonne =E0 ses collaborateurs d=
e lui
donner une aide, mais ceux-ci lui=20
demandent de rentrer =E0 Brazzaville et d'attendre.

Quatre mois plus tard, Gouandji est convoqu=E9 au =93Bureau populaire=94 de
Brazzaville, qui est l'ambassade de Libye. L'ambassadeur et son premier
conseiller lui pr=E9sentent deux=20
hommes venus de Libye. Le premier s'appelle Daoud, il a =E9t=E9 longtemps en
poste =E0 Brazzaville, comme =93attach=E9 culturel=94 de l'ambassade de Lib=
ye, en
r=E9alit=E9 comme membre de=20
la Mathaba charg=E9 des attentats =E0 Kinshasa (la Mathaba est le =93Centre
international de lutte contre l'imp=E9rialisme, le colonialisme et le
sionisme=94). L'autre homme se r=E9v=E9lera =EAtre=20
un artificier. Daoud lui explique que l'aide qu'il attend est l=E0 mais qu'=
il
doit d'abord prouver, par des attentats, que son organisation a une
existence r=E9elle. Des attentats notamment=20
antifran=E7ais, contre les bases militaires fran=E7aises de Bangui et Boar,
puisque Kadhafi veut =93punir=94 la France du soutien qu'elle apporte =E0 s=
on
ennemi Hiss=E8ne Habr=E9 au Tchad.=20
Ainsi que d'autres actes terroristes en divers points strat=E9giques du
Congo. On lui pr=E9sente une valise contenant des sacs =E0 main bourr=E9s
d'explosifs et munis de d=E9tonateurs. S'il=20
accepte la mission, il aura un ch=E8que en blanc... Gouandji est effray=E9 =
de
ce qu'on lui demande. Mais refuser ouvertement =E9quivaudrait =E0 un suicid=
e.
Il donne donc son accord,=20
demande un d=E9lai de 24 heures pour contacter ses hommes, et prend
rendez-vous pour le lendemain.

Informer les autorit=E9s

Il rejoint aussit=F4t ses collaborateurs, et tous d=E9cident qu'il faut
imm=E9diatement informer les autorit=E9s congolaises. Gouandji va voir le
lieutenant Makoundzi, aide de camp du=20
g=E9n=E9ral Ngakala et travaillant au Renseignement militaire sous l'autori=
t=E9
du colonel Ondele. Mais le g=E9n=E9ral Ngakala se trouve en mission =E0
Pointe-Noire. Les deux hommes vont=20
voir le commandant Ibombo, commandant de la milice urbaine. Celui-ci fait
remarquer qu'il peut avertir le pr=E9sident Sassou Nguesso, mais qu'en
l'absence de toute preuve =E7a ne=20
servirait =E0 rien, et qu'il faut donc d'abord honorer le rendez-vous du
lendemain et recevoir les explosifs.

Le lendemain, Gouandji retourne =E0 l'ambassade. Il y retrouve les deux
hommes de la veille, et le second lui remet les explosifs apr=E8s lui en
avoir expliqu=E9 le fonctionnement.=20
Nouveau rendez-vous est pris pour le 15 ao=FBt, date =E0 laquelle lui sera
remis le ch=E8que (et qui est symboliquement, ou ironiquement, le jour de la
f=EAte nationale du Congo).

Un cageot pi=E9g=E9

Au moment o=F9 Gouandji prend cong=E9, les deux hommes le retiennent, pour =
lui
dire qu'il peut avoir beaucoup d'argent tout de suite (de quoi ouvrir une
soci=E9t=E9 d'import-export),=20
pourvu qu'il trouve un bagagiste d'Air Afrique qui accepte, pour 1,5
million de francs CFA, de d=E9poser dans les soutes d'un avion UTA un cageot
de fruits contenant une bombe.

Nouveau rendez-vous est pris pour le lendemain : Gouandji et l'artificier
se rendront =E0 l'a=E9roport pour contacter le bagagiste. En sortant de
l'ambassade, Gouandji rejoint=20
Makoundzi. Tous deux vont chez Ibombo. Celui-ci prend sa voiture et leur
demande de le suivre dans la leur. Ils passent d'abord =E0 la DST, puis
arrivent chez un ministre, Christian=20
Gilbert Bemb=E9. O=F9 Ibombo va seul. Au bout d'une heure et demie il resso=
rt,
dit qu'il a appel=E9 au t=E9l=E9phone le pr=E9sident de la R=E9publique, ma=
is que
celui-ci est trop occup=E9 pour les=20
recevoir. Ils doivent aller =E0 la S=E9curit=E9 d'Etat, o=F9 ils rencontrer=
ont un
=E9missaire du Pr=E9sident.

Camille Oko

L'=E9missaire n'est autre que Camille Oko, cousin du Pr=E9sident et chef du
contre-espionnage. Rest=E9 seul avec lui, Gouandji lui remet le colis
d'explosifs. Il l'ouvre, le referme et le=20
place dans un coffre-fort. Puis il appelle le Pr=E9sident par talkie-walkie,
lui confirme qu'il s'agit bien d'explosifs et ajoute que =AB nos amis libye=
ns
ne sont pas tr=E8s s=E9rieux =BB, avant de=20
continuer la conversation en mbochi, langue de leur ethnie, que Gouandji ne
conna=EEt pas. Oko d=E9clare =E0 Gouandji que le Pr=E9sident est tr=E8s con=
tent,
qu'il demande un compte=20
rendu =E9crit de toute cette affaire, et qu'il lui fera savoir quand il
pourra recevoir l'auteur de cet =93acte patriotique=94. Gouandji r=E9dige et
remet le compte rendu =E0 Makoundzi. Il n'aura plus=20
de contacts avec le pouvoir (ni avec les Libyens).

Quant =E0 Makoundzi, il laisse entendre =E0 Gouandji, trois semaines plus t=
ard,
que ses chefs Ngakala et Ibombo lui ont demand=E9 de garder le secret, mais
comme il a peur il s'est=20
confi=E9 au colonel Ondele, chef du Renseignement militaire...

Quelques semaines plus tard, le 2 septembre, Gouandji est arr=EAt=E9 par la
S=E9curit=E9 d'Etat et menac=E9 d'extradition (vers la Centrafrique). Quand=
 il
demandera pour quel motif on l'a=20
arr=EAt=E9 on lui r=E9pondra que c'est pour sa s=E9curit=E9... Mais il est =
mis au
courant de la menace et, sous la pression du Haut Commissariat des Nations
unies pour les r=E9fugi=E9s, de la=20
Croix-Rouge et de Thomas Sankara (pr=E9sident du Burkina Faso), il est lib=
=E9r=E9
le 24 d=E9cembre avec sommation de quitter le territoire congolais (o=F9 il
reste n=E9anmoins).

Deux ans plus tard, le 19 septembre 1989, l'avion UTA partant de
Brazzaville explose en plein vol dans le d=E9sert du T=E9n=E9r=E9 apr=E8s a=
voir fait
escale =E0 Ndjamena, selon le sc=E9nario=20
qui avait =E9t=E9 propos=E9 =E0 Gouandji par les Libyens, et que Gouandji a=
vait
d=E9taill=E9 dans son rapport =E9crit =E0 Sassou Nguesso.

Ceux qui n'ont pas pris l'avion

La co=EFncidence est troublante. Mais il y a des =E9l=E9ments encore plus
troublants. Plusieurs dignitaires du r=E9gime et plusieurs proches de Sassou
Nguesso devaient prendre cet=20
avion, et avaient r=E9serv=E9 leurs places. Parmi eux, le ministre Apounou =
Oba,
les conseillers sp=E9ciaux du Pr=E9sident Edouard Nguesso et Cl=E9ment Moua=
mba,
et Clarisse Oba, s=9Cur=20
du directeur de la police nationale. Au dernier moment, ils d=E9cident de ne
pas prendre ce vol...

Le ministre Oxance Ikonga apprend cette curieuse nouvelle. Or son ami
Hiss=E8ne Habr=E9, pr=E9sident du Tchad, doit prendre le m=EAme avion =E0 l=
'escale de
Ndjamena (et c'est pourquoi=20
ce vol a =E9t=E9 choisi : l'objectif des Libyens est =E0 la fois de porter =
un
coup =E0 la France en faisant sauter un avion fran=E7ais et de se d=E9barra=
sser
de l'ennemi tchadien soutenu par la=20
France). Oxance Ikonga cherche =E0 joindre Hiss=E8ne Habr=E9 par t=E9l=E9ph=
one. Les
communications sont coup=E9es. Il r=E9ussit n=E9anmoins =E0 contacter Hiss=
=E8ne Habr=E9
par l'interm=E9diaire=20
de Mobutu, pr=E9sident du Za=EFre. Le Pr=E9sident tchadien ne prendra pas
l'avion, et enverra =E0 sa place son ministre du Travail (qui meurt dans
l'attentat).

Sassou Nguesso, toujours selon Claude Richard Gouandji, est furieux de voir
que l'un des objectifs de l'attentat (objectif commun entre le dirigeant
congolais et son ami libyen)=20
n'a pas =E9t=E9 atteint. Il cherche l'origine de la fuite. Il d=E9couvre qu=
'il
s'agit d'un de ses ministres. Ikonga mourra peu apr=E8s dans des
circonstances non =E9lucid=E9es. A la Conf=E9rence=20
nationale de 1991, sa veuve d=E9noncera ouvertement le pr=E9sident Sassou
Nguesso comme l'instigateur du meurtre de son mari.

Cette affaire marquera aussi la rupture entre Sassou Nguesso et Bokamba
Yangouma, haut dignitaire du r=E9gime et patron du syndicat unique : il a
perdu sa fille dans l'attentat, et=20
on ne l'avait pas pr=E9venu... A partir de ce moment, Yangouma laisse la
bride sur le cou aux travailleurs, qui vont organiser de grandes
manifestations conduisant =E0 la Conf=E9rence=20
nationale qui sonnera le glas de la dictature marxiste-l=E9niniste...

Le juge Brugui=E8re chez Gouandji

Une commission d'enqu=EAte nationale et internationale est mise en place.
Gouandji n'est pas interrog=E9. En 1990 il s'exile au Canada. L'ann=E9e
suivante, le juge Brugui=E8re, qui a vu=20
son nom sur un document, va le rencontrer chez lui =E0 Montr=E9al. Il ne fe=
ra
rien de son t=E9moignage. Ce n'est pas gratuitement qu'en racontant le
t=E9moignage de Gouandji nous=20
avons cit=E9 de nombreux noms tous inconnus des lecteurs fran=E7ais. C'est =
pour
souligner une anomalie majeure : le juge Brugui=E8re pouvait au moins
entendre ces gens-l=E0, mais il=20
a curieusement limit=E9 ses investigations aux seuls Libyens.

Autre =E9l=E9ment curieux. Quelques semaines apr=E8s la visite du juge Brug=
ui=E8re,
c'est le FBI qui se pr=E9sente chez Gouandji. Les agents am=E9ricains l'ava=
ient
d=E9j=E0 interrog=E9 plusieurs=20
fois. Mais ce jour-l=E0, ils lui pr=E9sentent des explosifs qu'ils disent a=
voir
trouv=E9 au Congo chez Camille Oko, et ils lui demandent de les reconna=EEt=
re.
Evidemment, si les explosifs sont=20
entre les mains du FBI, ce ne sont pas ceux qui ont servi pour l'attentat.
Mais Gouandji nie formellement que ce soient l=E0 les explosifs qui lui
furent remis =E0 l'ambassade de Libye :=20
ils ne sont pas de la m=EAme forme, les d=E9tonateurs ne sont pas du m=EAme
mod=E8le, et les piles sont plates alors qu'on lui avait remis des piles
crayon. Gouandji n'aura plus de=20
nouvelles du FBI...

Gouandji persiste et signe

National Hebdo - Pourquoi vous =EAtes-vous rendu au Congo en 1996, alors que
vous vivez =E0 Montr=E9al ?

Claude Richard Gouandji - J'ai suivi depuis le Canada l'=E9volution du
dossier de l'attentat du DC 10. Voyant que le juge Brugui=E8re orientait son
enqu=EAte exclusivement en direction=20
de la Libye, j'ai =E9t=E9 interpell=E9 par ma conscience, et j'ai d=E9cid=
=E9 de me
pr=E9senter aux autorit=E9s judiciaires de ma deuxi=E8me patrie pour leur d=
ire ce
que je sais de cette affaire. Je=20
l'aurais fait longtemps avant si les enqu=EAtes s'=E9taient d=E9roul=E9es
normalement, mais les autorit=E9s n'avaient pas jug=E9 utile de m'entendre,
alors que j'avais des choses =E0 dire, et=20
pas des moindres, ayant =E9t=E9 au c=9Cur de l'affaire.

NH - Vous avez =E9t=E9 entendu par le juge Brugui=E8re =E0 Montr=E9al en 19=
91. Que
s'est-il pass=E9 apr=E8s vos r=E9v=E9lations ?

C.R.G. - Rien. Je ne comprends pas qu'avec ce que j'ai expos=E9 au FBI et au
juge Brugui=E8re certaines personnes n'aient pas =E9t=E9 interpell=E9es, ni=
 m=EAme
entendues, ne f=FBt-ce qu'=E0=20
titre de t=E9moins. Je suis estomaqu=E9 et suffoqu=E9 de voir comme cette e=
nqu=EAte
a =E9t=E9 orient=E9e.

NH - Au moment o=F9 vos d=E9clarations =E9taient transmises aux autorit=E9s
judiciaires fran=E7aises, Sassou Nguesso se trouvait =E0 Paris. Pensez-vous=
 que
la justice fran=E7aise a=20
sciemment refus=E9 d'envisager cette piste ?

C.R.G. - Ecoutez, c'est moi qui avais =E9t=E9 contact=E9 pour commettre cet=
 acte
odieux si je m'=E9tais laiss=E9 guider par l'argent. C'est encore moi qui, =
dans
un expos=E9 circonstanci=E9, ai=20
d=E9crit avec minutie tout le sc=E9nario au pr=E9sident de la R=E9publique =
Denis
Sassou Nguesso. Non seulement on n'a pas jug=E9 n=E9cessaire de m'entendre,
mais pis encore on a=20
cherch=E9 =E0 m'=E9loigner du champ d'action pour qu'ils soient libres de t=
out
truquer. C'est vrai que les commanditaires sont en Libye. Mais les
ex=E9cutants n'=E9taient pas en Libye, et=20
c'est ceux-l=E0 qu'il fallait interpeller. Cette affaire fut une question de
gros sous, =E0 un moment o=F9 le Congo avait besoin d'argent frais.

NH - Vous accusez formellement les autorit=E9s congolaises d'avoir tremp=E9
directement dans cette affaire ?

C.R.G. - Si c'est non, que M... Camille Oko nous explique o=F9 il a mis tou=
te
cette masse d'explosifs que je lui avais remis dans son bureau, acte pour
lequel j'avais =E9t=E9 f=E9licit=E9 par M.=20
Denis Sassou Nguesso. Je persiste et je signe que les explosifs qu'il avait
remis au FBI et qui m'ont =E9t=E9 pr=E9sent=E9s n'=E9taient pas ceux-l=E0 q=
ue la Libye
m'avait remis pour sa=20
besogne.

NH - Etes-vous conscient de l'importance et de la gravit=E9 de vos propos ?

C.R.G. - J'en suis conscient, et tr=E8s conscient, et c'est pour cela que je
les tiens, et que je le fais le c=9Cur humble.

=93Sassou I=94 et =93Sassou II=94

La vie de la R=E9publique populaire du Congo est rythm=E9e par des tentativ=
es
de coup d'Etat, des complots, des attentats et des assassinats. En 1979,
Denis Sassou Nguesso=20
renverse le g=E9n=E9ral Yhombi-Opango et prend le pouvoir. Il r=E9ussit =E0=
 asseoir
son autorit=E9, et =E0 faire r=E9gner sa dictature marxiste-l=E9niniste tro=
picale
et tribale jusqu'en 1990. Cette=20
ann=E9e-l=E0, =E0 la suite de grandes manifestations, il finit par admettre=
 le
multipartisme et la tenue d'une conf=E9rence nationale. Les 1 500 militaires
cubains quittent le pays. Sassou=20
Nguesso reste Pr=E9sident mais perd la quasi-totalit=E9 de ses pouvoirs.

En 1992 est adopt=E9e une Constitution d=E9mocratique et des =E9lections so=
nt
organis=E9es. Pascal Lissouba est =E9lu Pr=E9sident, Sassou Nguesso entre d=
ans
l'opposition, et constitue=20
ses milices. La guerre civile va rapidement s'installer, entre les =93Cobra=
s=94
de Nguesso, les =93Zoulous=94 de Lissouba (aujourd'hui r=E9fugi=E9 =E0 Lond=
res) et
les =93Ninjas=94 de Kolelas=20
(l'ancien maire de Brazzaville et dernier Premier ministre de Lissouba,
aujourd'hui r=E9fugi=E9 =E0 Washington).

En 1997, Brazzaville et Pointe-Noire sont prises par les Cobras avec
l'appui d=E9terminant de l'arm=E9e angolaise. Sassou Nguesso, qui =E9tait =
=E0
Paris, revient =E0 Brazzaville et se=20
proclame =97 de nouveau =97 pr=E9sident. C'est =93Sassou Nguesso II=94, qui=
 fait
assaut de parfaites convictions d=E9mocratiques et se retrouve par on ne sa=
it
quel miracle un chef d'Etat=20
tout ce qu'il y a de pr=E9sentable, faisant notamment la couverture
complaisante du tout dernier num=E9ro de Jeune Afrique. B=E9n=E9ficiant
manifestement du soutien de la France et de la=20
=93communaut=E9 internationale=94, Sassou Nguesso r=E8gne pourtant sur un p=
ays en
ruines, dont il ne contr=F4le que deux villes (et m=EAme pas le chemin de f=
er
entre les deux).

La situation humanitaire du pays est effroyable. Du 1er au 15 octobre, les
associations Cimade et Survie ont organis=E9 une manifestation quotidienne
sur l'esplanade des Invalides=20
=E0 Paris pour =AB briser le mur du silence =BB sur la situation dans ce pa=
ys, o=F9
=AB plus de 350 000 personnes d=E9plac=E9es subissent des conditions de vio=
lence
inou=EFes =BB et sont=20
menac=E9es par la famine. Le secr=E9taire g=E9n=E9ral de la Cimade, Jean-Ma=
rc
Dupreux, a notamment d=E9clar=E9 : =AB Il est urgent qu'une initiative euro=
p=E9enne
permette au monde de jeter=20
les yeux sur la catastrophe humanitaire en cours au Congo-Brazzaville. Il
est urgent que la France cesse ses agissements secrets pour maintenir par
la force le pouvoir de M.=20
Sassou Nguesso =BB.

La lettre de Bernard Kol=E9las au Pr=E9sident Sassou Nguesso

Deux mois apr=E8s l'attentat, Bernard Kol=E9las, d=E9put=E9-maire de Brazza=
ville et
dirigeant de l'opposition, envoyait =E0 Denis Sassou Nguesso une lettre dans
laquelle il =E9num=E9rait les=20
griefs du peuple contre le r=E9gime, et notamment :

=AB Le peuple est =E9galement d=E9=E7u par le silence de l'Etat devant la
catastrophe caus=E9e par l'explosion de l'avion de l'UTA. Le gouvernement
aurait d=FB dire au moins son indignation=20
devant ce d=E9sastre. Il aurait d=FB faire entendre qu'au cas o=F9 les enqu=
=EAtes
concluaient que c'est =E0 Brazzaville que l'explosif a =E9t=E9 plac=E9 dans
l'avion, il il prenait les mesures qui=20
s'imposent. Il aurait d=FB faire comprendre que le Congo =E9tant une terre
traditionnelle d'hospitalit=E9 et ami de tous les pays il n'entendait pas et
n'accepterait jamais qu'elle devienne=20
une terre de terrorisme international, et encore moins son peuple un
holocauste, une victime de sa propre hospitalit=E9.
Enfin, il aurait d=FB souligner que notre peuple, dont le respect de la vie
humaine est parmi les valeurs essentielles, n'encouragera jamais
l'utilisation de m=E9thodes qui affichent un=20
m=E9pris total de la vie humaine. S'il avait r=E9agi de la sorte, l'Etat
congolais aurait r=E9confort=E9 l'opinion nationale et internationale, en m=
=EAme
temps qu'il aurait effac=E9 tout doute sur sa=20
bonne volont=E9 et sa bonne foi. Or ce que le peuple a entendu de la part du
gouvernement, en dehors des classiques condol=E9ances, c'est une diatribe en
coupe r=E9gl=E9e contre le=20
PDG d'UTA, laquelle a fait mauvaise impression au sein du peuple. =BB

N.B. : - Ce Document est extrait de la publication de National Hebdo sur la
catastrophe du DC10 d'UTA, en 1999.
=20
=20
Cet article peut =EAtre lu ou consult=E9 online sur le Forum du site
http://www.congobrazza.com=20



- =AB Un homme meurt chaque fois que l'un d'entre nous se tait devant la ty=
rannie =BB (Wole soyinka, Prix Nobel de Litterature).
- =AB Everytime somebody keep silent when faced with tyranny, someone else =
dies =BB (Wole Soyinka, Nobel Prize for Literature)

Pour vous d=E9sinscrire de ce groupe, envoyez un e-mail =E0 :=20=20
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Conditions d'utilisation et de la Charte sur la vie priv=E9e, disponibles=
=20
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