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Lu dans une revue publiée par l'IUFM de Rouen "Trames", n°9, 2001, un article de JP. Hache, maître de conférence IUFM de Rouen:
Internet et l'Afrique, bond technologique ou mirage?
"Depuis mars 2000, l'Erythrée est reliée par satellite à l'internet grâce à des fonds de "l'initiative Leyland" d'USAID. C'était le dernier état de la planète à ne pas avoir de connexion avec la toile mondiale, illustration du fossé N/S en matière de communication et du retard africain. [.....].
"L'initiative Leyland" d'USAID qui débute en 1996 a permis à 21 pays africains d'accéder au réseau mondial. Bien qu'elle ne soit pas la seule organisation à participer au développement du réseau africain, sa stratégie nous semble illustrative des changements qui affectent l'aide internationale apportée aux NTIC après 1996. Tout en ayant des objectifs à l'origine humanitaires, sa démarche est fortement influencée par l'idéologie économique "libérale".
En effet, à partir de 1995, les états du Sud, souvent endettés, doivent souscrire aux recommandations des experts de la Banque mondiale: les opérateurs de télécommunications et de règlementations doivent abandonner leur monopole; les états doivent s'engager à transformer leur opérateur de télécom en établissement public, puis dans une seconde étape, à procéder à sa privatisation ce qui permettra aux grands groupes internationaux d'exploiter les segments les plus prometteurs de leur marché national. L'initiative américaine Leyland s'inscrit bien dans cette idéologie puisque l'opérateur national du pays bénéficiaire de l'aide n'a pas le droit d'utiliser la connexion mise en place par USAID; une nouvelle entité gestionnaire doit être créée. Une assistance en équipement , expertise, formation et accès gratuit pendant un an était même prévue, à condition que le pays s'engage à libéraliser son marché télécoms. Comme le note D.Desbois ,(Inforoutes et développement: les enjeux de la mondialisation http://www.creis.sgdg.org), les accès au réseau mondial deviennent les chevaux de Troie de la dérèglementation.
L'initiative Leyland s'inscrit également dans le cadre de la nouvelle politique africaine des EU qui préconise un engagement beaucoup plus actif sur le continent [.....]
L'article est encore long, très documenté, Ne me taxez pas d'antiaméricanisme primaire, ce n'est pas moi qui ai écrit ces lignes. Mais j'aurais pu... si j'avais connu le problème.... Apparemment, seuls le Mali et le Bénin acceptèrent les offres sans trop tergiverser, mais dans les autres pays, ce fut très difficile à réaliser.
Et si nous brisions la fracture numérique ...
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