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LE CONGO DE SASSOU NGUESSO : Milliards voles et institutions internation

To: afrique@univ-lyon1.fr
Subject: LE CONGO DE SASSOU NGUESSO : Milliards voles et institutions internationales
From: Argeco@aol.com
Date: Sun, 26 Feb 2006 02:03:42 EST
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Milliards volés et institutions internationales


Lundi 6 février, 6h00



L’European Investment Bank vient d’accorder un prêt de 13 millions d’euros à Magindustries Corp pour les projets industriels dans la région du Kouilou au Congo Brazzaville. Ce prêt permettra le financement d’une étude banquable de faisabilité pour un projet de production de magnésium au Congo.

" Mwinda " va faire la démonstration qu’il s’agit là d’un véritable scandale qui réunit encore une fois le pouvoir de Brazzaville à des opérateurs douteux et auxquels se mêle, par connivence et complaisance, une institution internationale.

La compagnie Magindustries, présente au Congo depuis le 28 mai 1997, n’avait jamais eu la volonté de démarrer cette étude indispensable au financement du projet. Dans la Convention minière (signée avec Congo Minerals, devenu Magnesium Alloys puis Magindusties) la société s’était engagée à la produire dans les 4 années, soit avant le 28 mai 2001. Cette compagnie toujours dirigée par M. William Burton devait engager 250 travailleurs congolais. Or seuls 3 ou 4 emplois ont été créés (jusqu’à ces derniers mois). Elle devait également forer 32 puits d’appréciation. Un seul a été réalisé.

Le facteur déclenchant de leurs activités réelles au Congo va démarrer par un vol spectaculaire pour les Congolais qui n’aurait pu être commis si la famille régnante n’y était pas associée. D’ailleurs, aux noms déjà connus des « hommes du président » comme celui de M. Hubert Pendino, Jean Yves Ollivier, nous pouvons en découvrir un autre : M. Stéphane Rigny, Vice Président de Magindustries. L’argent qui sera gagné dans la vente des rondins d’eucalyptus servira à leurs investissements personnels et privés dans un projet de production de magnésium auquel finalement la famille aura été associée.

Contrairement au pétrole dont les Congolais n’ont jamais vu la couleur, mises à part les torchères qui brûlent loin du rivage et quelques installations offshore, l’objet de ce vol, les forêts d’eucalyptus, lui est bien connu et faisait aussi notre fierté (et celle de M. Sassou lui-même). Durant quelques minutes avant que l’avion n’atterrisse à Pointe-Noire, le survol de ces plantations nous réconciliait avec les pouvoirs successifs par la beauté de ces millions d’arbres alignés et par la promesse d’une richesse renouvelable !

L’objet du vol étant ces 48.000 hectares plantés, à combien chiffre-t-on son montant ? La cupidité des partenaires de « l’homme des masses » est sans limite. Ils le révèlent, en partie, dans leur communication financière et dont voici un extrait :

Une étude récente des opérations de EFC menée par Crickmay and Associates, consultants en sylviculture, évalue les plantations et les équipements à 52 millions de US dollars (à l'exclusion de 20.000 hectares de terre à planter, évalués au dessus de 10 millions de US dollars). Cette évaluation ainsi qu'un audit récent effectués par Ernst & Young contribuera de manière significative à la valeur des actifs du bilan de MagIndustries. MagForestry a acquis son intéressement de 55% dans EFC en payant un montant total de 2 millions de US dollars.

Oui vous avez bien lu ! C’est en payant seulement 2 millions de US dollars (soit un milliard de francs CFA ou plus de 1,6 million d'euros) que ces prédateurs ont mis la main sur un patrimoine qu’un cabinet de consultant a évalué au total à 62 millions de US dollars (52 millions + 10 millions, soit plus de 51 milions d'euros ou près de 34 milliards de F. CFA). Certains disent que ces plantations valent encore plus que cette expertise et « Mwinda » va vous le prouver !

Avec 55% de ces plantations Magindustries contrôle donc les forêts et en disposera pendant les 50 prochaines années.

Il y a près d’une vingtaine d’années, le Centre Tropical Forestier avait démarré les plantations d’eucalyptus avec une densité de 1500 arbres à l’hectare mais finalement les plantations de l’UAIC se sont effectuées à la moyenne de 800 arbres à l’hectare. 2 mono-clônes avaient été sélectionnés, à l’origine, pas bien adaptés pour la production de la pâte à papier et pas très bons pour le sol. La compagnie pétrolière SHELL qui un temps avait pris le contrôle de l’UAIC avait en projet de changer la variété d’eucalyptus plantée au Kouilou après 1997. En 1998, confrontée aux problèmes de la taxe maritime imposée par la SOCOTRAM de Willy Nguesso et au racket d’autres membres de la famille, SHELL avait préféré abandonner ses activités au Congo : les forêts d’eucalyptus et le permis pétrolier Marine XI (déjà !).

Il était acquis que le coût d’un arbre produit était de 4 dollars sans tenir compte de l’incidence de la valeur de la terre. Dans ces 4 dollars étaient compris, la production du plant, sa plantation, l’entretien pendant 7 années de la plantation et finalement sa récolte. Chaque plant permet de récolter 3 fois un arbre toutes les 7 années.

Un arbre récolté donne 3 rondins de 250 kg soit 750 kg au total. Le reste, des sous-produits, sert à la fabrication de charbon de bois. Une plus grande valorisation de la production est également permise par la transformation des arbres en poteaux électriques mais nous ne traiterons que les éléments fondamentaux.

Sur le marché actuel de la pâte à papier, le bois d’eucalyptus est vendu aux environ de 65 dollars la tonne. Ce qui valorise un eucalyptus à environ 50 dollars.

Un hectare planté de 800 arbres à 50 dollars pièce a une valeur marchande de 40.000 dollars (sans tenir compte du fait que dans 7 années une nouvelle récolte sera disponible).

40.000 dollars x 48.000 hectares = 1.920.000.000 US dollars (960 milliards de FCFA)

Le contrôle de ce patrimoine obtenu par Magindustries, pour 2 millions de dollars a une valeur marchande d’un milliard neuf cent vingt millions d’US dollars. Quelle belle affaire ! D’autant plus que dans 7 années il y aura, sur ces 48.000 hectares, 38.400.000 arbres qui auront repoussé et qui vaudront, au moins, encore 1.920.000.000. US $.

C’est tellement une belle affaire que c’est un vol manifeste ! Un contrat léonin !

A quoi assistons-nous aujourd’hui ? Encore une fois au concours d’un organisme international à une opération mafieuse !

L’European Investment Bank finance une société, Magindustries :

- qui n’a, contractuellement plus de contrat d’exploration avec la République du Congo puisqu’elle devait présenter une étude banquable de faisabilité avant le 28 mai 2001;

- qui n’a pas les garanties propres à garantir un quelconque prêt (il suffit d’aller sur les comptes que la société Magindustries a publié);

- qui apporte, très sûrement en garantie d’un prêt et d’un projet, un bien dont elle a obtenu le contrôle à des conditions scandaleusement minorées, par un contrat léonin.

C’est effectivement un scandale ! Un scandale de plus direz-vous, auquel nous sommes confrontés.

Après la complaisance du FMI voilà l’assistance de l’Union Européenne au travers d’un de ses instruments de financement. Monsieur Louis Michel, Commissaire européen au développement, qui était tout récemment auprès de Monsieur Sassou Nguesso à Brazzaville, aurait-il déjà donné son approbation à ce pillage ?

Pendant ce temps, la misère au quotidien de la population continue et continuera sous le régime de M. Sassou avec ou sans la contribution des Institutions Internationales. Rien ne changera !

Institutions myopes, aveugles ou corrompues ?

Jusqu’où et quand devrons-nous faire le travail de leurs Experts ?

La rédaction de Mwinda

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