Alpha Oumar Konaré, président de la commission de l’Union Africaine (UA),
est en campagne contre le Président Gbagbo auprès du Président libyen. Il a été
reçu le
mercredi 4 mai dernier par le guide de la révolution libyenne,
Mouammar Kadhafi en présence de M. Mohamed Al-Madani Al-Azhari, Secrétaire
général de la communauté
des Etats Sahelo-Sahariens (SEN-SAD) qui a servi
d’interprète. La Côte d’Ivoire a adhéré à cette communauté, l’année dernière,
par la volonté du Président libyen.
Konaré a fait ce déplacement jusqu’à
Tripoli pour saboter les excellentes relations que le Président ivoirien,
Laurent Gbagbo, entretient avec son homologue libyen.
En effet, selon des sources crédibles, l’ex-Président du Mali s’est rendu à
Tripoli pour, selon lui, demander au Président de la Libye, au nom des chefs
d’Etat de la CEDEAO qui l’auraient envoyé (sic), de
ne pas soutenir Laurent
Gbagbo pour les élections d’octobre 2005. Car selon Konaré, l’actuel Président
ivoirien ne mérite pas d’être aidé parce qu’il ne s’entend avec aucun Chef de
l’Etat de la sous-
région ouest-africaine. “Nous sommes en train de l’aider à
sortir de la crise et lui, il crée d’autres problèmes”, aurait affirmé Konaré
devant Kadhafi. Mais quels sont les autres problèmes que crée Laurent
Gbagbo
? De l’avis de nos sources, le Président de la commission de l’U.A. en veut au
Chef de l’Etat ivoirien parce que celui-ci a confié la confection des listings
électoraux et des cartes d’électeur à
l’Institut National de la Statistique
(INS). Konaré, sur sa lancée, a révélé au guide de la révolution libyenne que
les Chefs d’Etat de la CEDEAO ne veulent pas voir Laurent Gbagbo à la tête de la
Côte
d’Ivoire pour encore cinq autres années. Surpris par ces propos
tendancieux vis-à-vis d’un Chef d’Etat qu’il venait pourtant de recevoir, les 23
et 24 avril derniers, dans une atmosphère cordiale,
Mouammar Kadhafi a
aussitôt réagi, selon nos informateurs, en demandant à son hôte, “qui est le
candidat préféré des Chefs d’Etat de la CEDEAO?”.
A cette question Konaré aurait balbutié avant d’affirmer sans conviction
que la CEDEAO n’a pas de candidat préféré. Pas convaincu de cette réponse, le
Président libyen revient à la charge et demande à
son hôte: “Qui sont les
adversaires de Gbagbo?” “Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié”, a
répondu Konaré. “Où sont-ils?” questionne encore Kadhafi. “En France pour le
moment”, répond le
Président de la commission de l’UA. Le guide libyen
renchérit pour assener ses vérités à son visiteur d’un jour. “Je ne peux pas
soutenir les candidats de la France. J’ai reçu ici Laurent Gbagbo. Je l’ai
écouté et je trouve que c’est un homme respectable qui a en plus le soutien
du peuple. J’ai aussi noté que les Français le combattent. Toutes les décisions
que Gbagbo a prises pour le retour de la paix
dans son pays et aussi pour
les élections, je les approuve”, aurait affirmé Kadhafi
La main manipulatrice de la France
A l’analyse, point n’est besoin de se torturer l’esprit pour voir derrière
cette démarche d’Alpha Oumar Konaré, la main manipulatrice de la France
chiraquienne et de ses réseaux mafieux. On sait que
Dramane Ouattara, le
principal agent de la France, a appuyé toute sa stratégie de prise de pouvoir
par la manipulation des communautés musulmanes de la Côte d’Ivoire. Le
rapprochement entre Kadhafi
(qui a été longtemps intoxiqué avant que le chef
de l’Etat ivoirien et d’autres sources indépendantes ne lui donnent les bonnes
informations sur la Côte d’Ivoire) et Laurent Gbagbo ne peut que gêner la
France et Ouattara .En effet, depuis que Kadhafi a découvert qu’il a été
floué par tous ceux qui lui ont décrit Gbagbo comme un ennemi des musulmans,
l’homme fort de Tripoli a pris fait et cause pour le
Président élu des
Ivoiriens.
Notons, par ailleurs, que Konaré ne peut parler au nom des Chefs
d’Etat de la CEDEAO. A la vérité, il est l’émissaire des Présidents du Burkina
Faso et du Sénégal qui n’ont jamais caché leur hostilité vis-
à-vis du
Président ivoirien. Pour ces Chefs d’Etat, effectivement, Gbagbo ne doit pas
gouverner la Côte d’Ivoire pour les cinq ans à venir. Mais comme l’a dit
Kadhafi, c’est le peuple ivoirien qui décide. Et
Gbagbo a, avec lui, le
peuple de Côte d’Ivoire dans sa large majorité.
Quand on sait qu’Alpha Oumar Konaré est à ce poste grâce à la Côte
d’Ivoire, on est surpris d’une telle démarche qui relève purement et simplement
de la mauvaise foi voire de l’ingratitude.
Coulibaly Zié Oumar