> L'intervention Française validée par le mandat de l'ONU (n'oublions pas
> que la France n'agit pas unilatéralement mais bien sous mandat de l'ONU)
> pose un nouvelle fois le problème : quelle poids donner à la
> souveraineté étatique face aux urgences humanitaires et aux violations
> des droits de l'homme ?
Bonjour,
J'ai posté ailleurs mon scénario perso de sortie de crise. La seule issue est
probablement une internationalisation plus pousée et une mise au second
plan de la France.
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08/11/2004
TITRE : Pour une mise sous tutelle de la CI
J'ai l'impression que pour avoir une chance de sortir la CI de la crise il
faudrait mettre sous tutelle de l'ONU du pays, avec mise en place d'une
administration provisoire, dirigée préférentiellement par un africain, même si
les bailleurs de fonds ne pourront être malheureusement africains.
Cette administration prendrait la place du gouvernement, le temps de faire
appliquer les Accords d'Accra III, notamment au niveau de la sécurisation du
pays (dans les 2 zones) et de la préparation des futures élections (ce qui
nécessite une mise au point définitive des questions de citoyenneté ivoirienne
pour la préparation des listes électorales), et de tenter de calmer les esprits.
On garderait l'ossature administrative du pays, en chapeautant les ministères
et organismes étatique ou para-étatique (ex : filière du cacao) d'experts
étrangers, moins susceptibles de se faire embrigader dans camp ou un autre et
on essaierai de
réorganiser les différences forces militaires (gendarmerie, Fanci, Milices des
"Forces nouvelles") de façon à les dépolitiser (recrutement plus large,
meilleures paie, fusion entre "loyalistes" et "rebelles") avant des elections
générales qui désigneraient sans équivoques possible, espérons-le, l'équipe qui
sera légitiment en charge de la reconstruction du pays (peut-être faudra--t-il
en ce cas mettre préalablement hors-jeu ADO, Gbagbo et quelques autres).
Ce ne serait pas sans dangers, car il n'est pas dit que les lignes de tension
ne continueront pas à vibrer, de manière sous-jacente, pour resurgir après
l'installation d'un nouveau gouvernement national. Mais je ne vois pas d'autres
manières, dans les conditions actuelle, de ramener la paix civile et de
rassembler de nouveau les ivoiriens sous un même toit.
Evidemment la CI n'est pas la Bosnie et devant le coût inévitable d'une telle
entreprise je crains que les bailleurs de fonds potentiels renaclent et
préfèrent encore faire traîner les choses en laissant aux commandes de la crise
ivoirienne la France (opérationnellement et politiquement) et l'UA
(politiquement), tout en leur souhaitant bonne chance.
Bye
Olivier Stable
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"...si vous pensez qu'une mise sous tutelle va apaiser les passions xénophobes,
vous rêvez"
Peut-être, mais tant que l'on peut faire quelque chose qui évite la guerre,
notamment une guerre entre ivoiriens, il faut le faire. La mise sous tutelle
international n'est pas la panacée, evidement, et ne mettra effectivement pas
fin, par un coup de baguette magique, aux passions xénophobes dons vous parlez
(il suffit de voir le Kosovo et les rapports actuels entre Albanais et Serbes).
Je dirais que l'on peut apprendre des expériences passées et que de toute façon
il faut mieux tenter ce genre d'approche plutôt que de laisser la situation
pourrir, au mieux, ou, au pire, exploser en une conflagration générale qui ne
laissera que des perdants en fin de compte.
Les passions que vous dénoncez, sont agitées, manipulées, largement par des
polticiens sans trops de scrupules. Si on les mets sur la touche et que l'on
impose une réorganisation du jeu politique tout en remettant sur les rails
l'économie du pays, il y a quand même une chance, me semble-t-il, que l'on
sorte de cette impasse de plus en plus explosive, et que le pays reprenne ses
esprits.
"....la France est dèjà concernée et je crains qu'elle ne soit plus
suffisamment objective."
Tout à fait. Elle est beaucoup trops présente. C'est pourquoi il faut, sinon la
mettre tout à fait hors-jeu, du moins amoindrir son implication sur les
terrains politique et militaire, par l'internationalisation de la crise
ivoirienne (cf : editorial du journal Le Monde de ce jour).
Bye
Olivier Stable
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