Un proche du régime ivoirien menace de tuer ou enlever des blancs
ABIDJAN, 26 oct (AFP) - 20h11 - Un proche du régime ivoirien, Sansan Kouao,
a menacé d'enlever ou de tuer des "blancs", notamment des Français, si dans
un mois les forces de l'ONU et les soldats français déployés dans le pays
n'ont pas désarmé les forces rebelles en Côte d'Ivoire, rapporte la presse
ivoirienne lundi.
M. Kouao, un planteur de cacao membre du Front Populaire Ivoirien (FPI, au
pouvoir) et très proche du chef de l'Etat Laurent Gbagbo, s'exprimait
dimanche lors d'un meeting des "jeunes patriotes" (partisans du président
Gbagbo) auquel ont assisté Simone Gbagbo, l'épouse du président et Mamadou
Koulibaly, président de l'Assemblée nationale et connu pour être un "dur"
du régime.
"Nous sommes capables de faire aux Français ce que les Irakiens sont en
train de faire aux Américains. Si la France ne veut pas qu'on détruise ses
entreprises qui sont en Côte d'Ivoire, il faut qu'elle désarme les
rebelles. Nous leur donnons un mois pour désarmer les rebelles, sinon nous
allons déclarer la guerre aux Français", a lancé Sansan Kouao dont les
propos sont rapportés par plusieurs quotidiens, notamment Le Journal.
"Nous allons tuer les Français s'ils ne jouent pas franc jeu dans la
crise", a-t-il poursuivi.
Selon le quotidien du FPI Notre Voie, M. Sansan "a insisté sur le délai
d'un mois qu'a la France pour désarmer les rebelles, sinon il entend être à
la pointe des actions allant des attaques aux intérêts français à
l'enlèvement de ressortissants français".
Le mot d'ordre officiel du rassemblement de dimanche était de d'exiger des
Casques bleus de la force de paix de l'ONU, dont le mandat en Côte d'Ivoire
a débuté le 4 avril, de désarmer dans les plus brefs délais les ex-rebelles
qui contrôlent la moitié nord du pays depuis le début de la crise, en
septembre
"Nous allons dire aux Casques bleus ce que nous attendons d'eux dans un
délai très bref, en l'occurrence le désarmement des rebelles. Autrement,
ils s'en iront d'où ils sont venus", avait déclaré cette semaine, au cours
d'une conférence de presse en prélude à la manifestation, le principal
leader des "jeunes patriotes" Charles Blé Goudé, fer de lance de nombreuses
manifestations contre la présence française en Côte d'Ivoire.
La France est intervenue militairement quelques jours après le
déclenchement de l'insurrection armée le 19 septembre 2002 qui a coupé le
pays en deux et l'Opération Licorne compte aujourd'hui environ 4.000 hommes.
Dans les premiers mois de la crise, l'un des slogans favoris des "jeunes
patriotes", qui avaient organisé de violentes manifestations
anti-françaises en janvier 2003, était "à chaque Ivoirien son petit Français!".
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