Sat Feb 1 19:13:16 2003
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Date: Sun, 2 Feb 2003 15:29:28 EST
Subject: Trans. : [congonewsbzv] COTE D'IVOIRE-CONGO(BRAZZAVILLE) : par
Mwinda.org
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Feb 2003 13:14:20 -0500
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Date: Sat, 1 Feb 2003 19:13:16 +0100 (CET)
Subject: [congonewsbzv] COTE D'IVOIRE-CONGO(BRAZZAVILLE) : par Mwinda.org
Reply-To: congonewsbzv-owner@yahoogroupes.fr
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COTE-D'IVOIRE=3DCONGO=20
D'apr=E8s l'Organe officiel du Parti d'Andr=E9 Milongo (collabo de Sassou=
=A0!)
Mercredi 29 janvier2003
Les d=E9veloppements de la crise en C=F4te d'Ivoire =E9voquent de plus en =
plus,=20
par la similitude des faits et des positionnements, les avatars militaro=
=20
p=E9troliers qui ont conduit =E0 la chute du professeur-pr=E9sident congol=
ais=20
Pascal Lissouba en octobre 1997. En effet, il existe tant de ressemblances
entre les deux crises que cela en devient troublant.Les similitudes sont =
=E0
rechercher tout d'abord dans le parcours des deux chefs d'Etat. Grands
opposants aux r=E9gimes en place =E0 Brazzaville et bidjan yant pour cela c=
onnu
la prison dans leur pays et l'exil (en France=85), ils arrivent aux
affaires presque par accident, port=E9s par des circonstances historiques
impr=E9visibles et irr=E9sistibles : Lissouba a =E9t=E9 hiss=E9 au sommet =
par
l'encha=EEnement des =E9v=E9nements qui accompagnent et font suite =E0 la=
=20
conf=E9rence nationale de 1991, laquelle redistribua les cartes du pouvoir
au Congo; Gbagbo se servit du coup d'Etat de d=E9cembre 1999 pour mettre u=
n=20
pied dans l'Etat, gr=E2ce =E0 la pr=E9sence de ses amis politiques abondam=
ment=20=20
utilis=E9s par la junte militaire durant la transition; il a =E9galement
profit=E9 de la gestion malhabile du processus =E9lectoral par le g=E9n=
=E9ral
Gue=EF, qui conclut son r=E8gne chaotique dans le sang des foules qui
l'emp=EAch=E8rent de finaliser son hold-up.
Les deux hommes arrivent au fa=EEte du pouvoir alors qu'ils ne l'esp=E9rai=
ent=20
probablement plus. Apr=E8s une longue qu=EAte, ils s'imposent au moment o=
=F9=20=20
leurs pays respectifs traversent des crises complexes qui n=E9cessitent le=
=20
choix d'hommes d'Etat mieux pr=E9par=E9s =E0 l'exercice de fonctions qui=
=20
n=E9cessitent fermet=E9 et ouverture d'esprit, pond=E9ration et temp=E9ran=
ce,
fermet=E9 et habilet=E9. Leur impr=E9paration n'est pas seulement " techni=
que ",
elle est consubstantielle =E0 leurs =E9quations personnelles respectives.
Enfin, fait important quoique occult=E9, aucun des deux pr=E9sidents ne j=
ouit
de l assentiment du pouvoir politique fran=E7ais en place.
On sait que Mitterrand, sans appr=E9cier excessivement son pr=E9d=E9cesse=
ur
Sassou-Nguesso, go=FBtait assez peu le r=E9gime Lissouba; on rel=E8ve que
Gbagbo, dont le parti est affili=E9 =E0 l Internationale socialiste, avai=
t a
priori peu d'affinit=E9s naturelles avec un Chirac, dont le grand ami
abidjanais est Konan Bedi=E9...=20
Gbagbo et Lisosuba gardent de leurs jeunes ann=E9es ce go=FBt pour les d=
=E9bats=20
enfi=E9vr=E9s et pour ce verbe d=E9bordant qui sont la caract=E9ristique de=
ces=20
Africains marqu=E9s par le marxisme et les luttes de lib=E9ration des ann=
=E9es=20
60-70. Ils incarnent cette g=E9n=E9ration politique profond=E9ment impr=E9g=
n=E9e par
une culture essentiellement oppositionnelle. Eblouis par leur r=E9ussite=
=20
inesp=E9r=E9e et emport=E9s par leur =E9lan, ils arrivent aux affaires =E0 =
la place=20
de ceux qu'ils critiquaient, sans op=E9rer la n=E9cessaire mutation qui l=
eur=20
aurait permis de substituer la r=E9serve du chef d'Etat =E0 l'incantation=
=20
flamboyante de l'opposant radical, ignorant au passage la c=E9l=E8bre maxi=
me
du cardinal de Richelieu, selon laquelle " il faut =E9couter beaucoup et
parler peu pour bien agir au gouvernement d'un Etat. ". L'un comme
l'autre se laissent griser par la chaleur du verbe et en oublient la
rigueur diplomatique qui sied davantage =E0 leur nouveau statut. Philippe =
de
Commynes, c=E9l=E8bre conseiller du roi de France Louis XI, n'=E9crivai=
t-il
pas s'=EAtre souvent " repenti d'avoir parl=E9, mais jamais de (s)'=EAtre=
tu ".
Peu d'affinit=E9s avec Chirac.
Il en va ainsi, entre autres embard=E9es verbales, de la c=E9l=E8bre excla=
mation
du professeur (de g=E9n=E9tique)-pr=E9sident Lissouba en 1992 : oubliant l=
a=20
complexit=E9 de la crise =E9conomique et sociale que traversait alors le=20
Congo, il hurle sit=F4t =E9lu en 1992, " si j'=E9choue, jetez moi =E0 la m=
er ! " ;
il en va =E9galement de l'apostrophe du professeur (d'histoire=20
g=E9ographie)-pr=E9sident Gbagbo qui, apr=E8s le d=E9clenchement des =E9v=
=E9nements du
19 septembre 2002, et avant m=EAme de s'impr=E9gner du caract=E8re ambigu=
de la
crise, crie =E0 la face du monde que la C=F4te d'Ivoire est en " =E9tat=
de
guerre ", et que lui, tel un preux chevalier du Moyen-=E2ge, sort son =E9=
p=E9e
pour combattre ses ennemis.
Paradoxalement, les deux hommes, qui assument par leurs propos une gestion
pour le moins volontariste, voire " virile " du pouvoir, apparaissent=20
comme les jouets de leur entourage, les prisonniers d'un clan lui-m=EAme=
=20
domin=E9 par des figures f=E9minines omnipotentes. L'influence de Mme Muna=
ri,
ma=EEtresse et =E9g=E9rie de Lissouba, dans la tournure rigide prise par le
r=E9gime UPADS entre 1992 et 1997, n'est plus =E0 d=E9monter. De m=EAme,
l'influence de Mme Simone Ehivet-Gbagbo, v=E9ritable chef du clan des " du=
rs
" du r=E9gime d'Abidjan, n'est plus un secret pour personne. Celle-ci ne
d=E9clarait-elle pas r=E9cemment de mani=E8re d'ailleurs assez crue, q=
ue si
les conclusions de la r=E9union de Marcoussis n'=E9taient pas satisfaisan=
tes,
" certains " (faisant allusion =E0 son pr=E9sidentiel =E9poux) ne "
trouveraient plus (leurs =E9pouses) dans leur lit " =E0 leur retour=85 =
On ne
peut =EAtre plus clair=85
Plus grave, les deux r=E9gimes (de Lissouba et Gbagbo) se sont install=E9s=
=20=20
alors que des questions essentielles faisaient l'objet de controverses.=20
Comment oublier le ressentiment de M. Sassou Nguesso qui s'est estim=E9
trahi par le revirement du pr=E9sident Lissouba, pour lequel il avait
appel=E9 =E0 voter en 1992 ?=20
L'ex-g=E9n=E9ral reprochait ainsi au professeur-pr=E9sident le refus de=20
co-g=E9rer le pays avec lui. Comment ignorer la ranc=9Cur du g=E9n=E9ral Gu=
e=EF,=20
encore exhal=E9e une semaine avant sa mort, quand il d=E9clarait au cours=
=20
d'une conf=E9rence de presse fracassante s'=EAtre " fait rouler dans la fa=
rine
" par le pr=E9sident Gbagbo ?=20
L'ex-g=E9n=E9ral reprochait =E0 son alli=E9 objectif de la transition mil=
itaire
de l'avoir finalement " dribbl=E9 ", alors qu'ils s'=E9taient entendus pour
organiser une sorte de pr=E9sidentielle " arrang=E9e " de laquelle avaient
=E9t=E9 opportun=E9ment exclus Alassane Ouattara et Henri Konan B=E9di=E9=
. Ces
crispations =E9taient grosses des tensions qui ont finalement explos=E9 =
=E0 la
face des deux pouvoirs=85
D'autre part, les deux r=E9gimes se voient reprocher une sorte de " p=EAch=
=E9=20
originel ". Le pouvoir Lissouba se voit =E0 jamais entach=E9 par la fusill=
ade=20
non =E9lucid=E9e du 30 novembre 1992, lorsque la garde pr=E9sidentielle tir=
a sur
une foule d'opposants en train de manifester. Quant au r=E9gime Gbagbo, il
est =E0 jamais marqu=E9 par la d=E9couverte du charnier de Yopougon, affai=
re non
=E9lucid=E9e et l'un des " dommages collat=E9raux " de sa prise " calamit=
euse "
(ce sont ses propres mots=85) du pouvoir. Ces deux trag=E9dies ont =E9t=E9=
=20
lourdes de cons=E9quences dans le choix du " tout s=E9curitaire " que les =
deux
pr=E9sidents ont fini par op=E9rer. Pascal Lissouba, qui n'avait aucune=20
esp=E8ce de confiance dans son arm=E9e, en profita pour cr=E9er ses milice=
s=20
priv=E9es, et laissa son tout-puissant ministre de l'Int=E9rieur de l'=E9p=
oque,
Martin Mb=E9ri, cr=E9er la fameuse " R=E9serve minist=E9rielle ".=20
Laurent Gbagbo laissa =E9galement ses principaux ministres, notamment cel=
ui
de l'Int=E9rieur Emile Boga Doudou, et celui de la D=E9fense Lida Kouassi,
cr=E9er des milices priv=E9es suppl=E9tives du r=E9gime FPI. Apr=E8s le
d=E9clenchement des =E9v=E9nements du 19 septembre 2002, le journal fran=
=E7ais "
Lib=E9ration " =E9crivit ainsi qu'une des raisons de la mort brutale du
ministre de l'Int=E9rieur ivoirien =E9tait probablement =E0 rechercher dan=
s des
rivalit=E9s internes au pouvoir, li=E9e =E0 cette face sombre compos=E9e =
de
suppl=E9tifs arm=E9s et d'enrichissement effr=E9n=E9 dans le s=E9rail=85=
=20=20=20=20=20
P=E9ch=E9 originel=20
Plus profond=E9ment, les deux r=E9gimes se voient reprocher leurs assises=
=20
sociologiques. Au-del=E0 de l'appareil s=E9curitaire, ils s'appuient sur u=
ne=20
frange instable de la population : la jeunesse urbaine oisive, manipul=E9e=
=20
dans une spirale de violence et d'intol=E9rance de plus en plus prononc=E9=
e.
On a vu Pascal Lissouba choyer ses " Zoulous ", hordes de ch=F4meurs arm=
=E9s=20
pour occuper le pav=E9 de la capitale.=20
On voit ainsi Gbagbo, de retour du sommet de Paris qui l'a oblig=E9 =E0
ent=E9riner le compromis de Marcoussis, r=E9unir ses " jeunes patriotes "=
=E0
la pr=E9sidence, des centaines de militants chauff=E9s =E0 blanc, pour le=
ur
d=E9clarer : " =E0 Marcoussis, ce qui s'est dit, ce sont des propositions,
c'est vous qui m'avez mis ici. Moi, je ne vais pas vous trahir. Ne vous
inqui=E9tez pas. Je suis =E0 la barre. Je reste =E0 la barre." (Cit=E9 p=
ar=20
Lib=E9ration dans sa livraison du 28 janvier 2003).
Ces d=E9rives ont fini par ravaler Lissouba et Gbagbo au rang de chefs de
clan plut=F4t que de chefs d'Etat responsables. Cette image calamiteuse=20
explique en grande partie que lors du d=E9clenchement de la guerre civile
du 5 juin 1997 =E0 Brazzaville, et =E0 la suite des =E9v=E9nements du 19
septembre 2002 =E0 Abidjan, les deux chefs d'Etat aient eu du mal =E0 se
draper dans la l=E9gitimit=E9 indign=E9e de pr=E9sidents " d=E9mocratiquem=
ent =E9lus "
agress=E9s par des rebelles arm=E9s. Plus grave, ils ont =E9t=E9 imm=E9di=
atement
raval=E9s par la communaut=E9 internationale, et singuli=E8rement la Franc=
e,
puissance tut=E9laire redoutable, au m=EAme rang que les autres chefs de
factions arm=E9es qui se disputaient le pouvoir.=20
On se rappelle de la fameuse " neutralit=E9 active " des forces fran=E7ais=
es
de l'op=E9ration P=E9lican de 1997 =E0 Brazzaville, qui avait eu du mal =
=E0
masquer le tropisme pro-cobras des autorit=E9s fran=E7aises ; on rel=E8ve=
=20
aujourd'hui la " neutralit=E9 agissante " de la France qui cache =E0 peine =
la=20
volont=E9 de donner quitus aux rebelles pour en rabattre de l'orgueil du=20
r=E9gime ivoirien.
Mais pouvait-il en =EAtre autrement, si on se fie =E0 l'analyse =E9loquente=
de
la crise ivoirienne faite par Francis Laloupo dans la derni=E8re livraison=
=20
du Nouvel Afrique-Asie de f=E9vrier 2003 : " si l'on y ajoute l'agitation=
=20
et le bluff comme mode de communication politique, l'Etat, dont on attend=
=20
par d=E9finition une manifestation plus affirm=E9e et responsable de son r=
=F4le,
n'a cess=E9 depuis le d=E9but de cette crise d'amplifier la tension, en=
=20
produisant des formes vari=E9es de duplicit=E9, de double langage, avec une
rare indulgence vis-=E0-vis des pulsions extr=E9mistes qui se sont
d=E9velopp=E9es dans certaines couches de la population ". Tableau saisis=
sant
qui aurait pu s'appliquer =E0 la gestion lissoubienne de la guerre de 199=
7=85
=20=20=20
Fid=E8les =E0 leurs sentiments m=EAl=E9s et ambivalents de r=E9pulsion-fas=
cination=20
pour l'ex-puissance coloniale, Lissouba et Gbagbo encha=EEnent tour =E0 to=
ur,=20
dans un cocktail improductif qui brouille encore plus leur image=20
internationale, des incantations pour obliger la France =E0 s'engager=20
militairement aux c=F4t=E9s de la " l=E9gitimit=E9 d=E9mocratique " ; des=
=20=20
impr=E9cations contre l'ingratitude de l'ex-puissance coloniale, qui refuse
de trancher dans ce sens, au point de provoquer des incidents pitoyables
pour un Etat organis=E9 (l'agression contre l'ambassadeur de France =E0
Brazzaville par les troupes de Lissouba en 1997, ou la quasi
s=E9questration du ministre fran=E7ais des Affaires =E9trang=E8res dans
l'enceinte m=EAme de la pr=E9sidence ivoirienne par une foule en furie =
en
janvier 2003=85) ; un copinage factice et ridicule avec ces m=EAmes Fran=
=E7ais
(c'est le fameux " cher Jacques " de Lissouba =E0 l'adresse de son
homologue fran=E7ais Chirac, qu'il tutoie en public). C'est Laurent Gbagbo
qui calme ses partisans en leur disant que " Dominique " (de Villepin=20=
=20=20
le ministre fran=E7ais des Affaires =E9trang=E8res, qu'il tutoie en public=
=20
=E9galement=85) " est venu nous apporter le soutien de la France ".
Les int=E9r=EAts du pr=E9 carr=E9=20
Oubliant que, comme le g=E9n=E9ral de Gaulle l'avait dit, les Etats n'ont =
pas=20
d'amiti=E9s mais seulement des int=E9r=EAts, les deux chefs d'Etats se sont=
vus=20
vertement remis =E0 leur place par la puissance tut=E9laire. On se rappell=
e de
la fameuse conversation t=E9l=E9phonique entre Chirac et Lissouba en=20
septembre 1997. Arriv=E9 de mani=E8re impromptue =E0 Paris pour tenter de =
sauver
son fauteuil, le second sollicitait, qu=E9mandait m=EAme, une entrevue ave=
c=20
son homologue fran=E7ais, quand il s'est vu opposer par celui-ci, en=20
substance, un cinglant, " mais tu n'es plus pr=E9sident depuis le 31 ao=
=FBt
". Concernant Laurent Gbagbo, comment ne pas relever la confidence de
Chirac, reprise par le " Canard Encha=EEn=E9 " du 8 janvier 2003 ? Le
pr=E9sident fran=E7ais d=E9clare ainsi que " Laurent Gbagbo s'imagine qu'=
il a
une arm=E9e, alors qu'il n'en a plus, et qu'il a le pouvoir, alors qu'il =
ne
l'a plus ". C'est l'=E9quivalent moderne du pouce tourn=E9 vers le bas des
empereurs romains lors de Jeux du cirque.=20
Le d=E9but de la fin, quoi=85
Car, ce qui est reproch=E9 =E0 ces deux pr=E9sidents, c'est leur incapacit=
=E9 =E0=20
d=E9fendre les int=E9r=EAts du pr=E9 carr=E9 francophone, alors que leurs p=
ays (le=20
Congo et son p=E9trole et la C=F4te d'Ivoire, son cacao et sa communaut=E9=
=20
fran=E7aise de plus de 20.000 personnes), sont consid=E9r=E9s par la puiss=
ance=20
tut=E9laire comme strat=E9giques ; =E0 leur d=E9bit =E9galement, le fait de=
laisser=20
leurs Etats se d=E9liter lentement dans une sorte d'anarchie=20=20
tribalo-militaire explosive.
Ce qui leur est reproch=E9, c'est leur absence de fiabilit=E9 et leur=20
impr=E9visibilit=E9. L'objectif de la puissance tut=E9laire est de les "=20
encadrer " jusqu'au terme de leur aventure politique. C'est ainsi qu'en
1997, Lissouba s'=E9tait vu proposer une " transition " lors des fameuses=
=20
n=E9gociations de Libreville, qui aurait d=FB le conduire =E0 laisser=20
l'essentiel des r=EAnes du pouvoir=85=E0 son rival Sassou-Nguesso, auquel =
avait
=E9t=E9 propos=E9 de si=E9ger dans un improbable " Conseil pr=E9sidenti=
el ", ou
de devenir=85Premier ministre !=20
Le refus de Lissouba, qui ne se rendit pas =E0 Libreville, et nomma=20
Kol=E9las =E0 la Primature, pr=E9cipita sa chute, acc=E9l=E9r=E9e par l'ent=
r=E9e en lice
des troupes angolaises.=20
L'Histoire semble b=E9gayer en 2003. Le m=EAme sch=E9ma, visant =E0 l'humi=
liation=20
du pr=E9sident en place =E0 Abidjan, semble avoir =E9t=E9 repris =E0 Marc=
oussis.
Comment analyser autrement la proposition, supr=EAme provocation, de confi=
er
aux rebelles la gestion des minist=E8res de la D=E9fense et de l'Int=E9rie=
ur (1)
?=20=20=20
Une prime =E0 ceux qui prennent les armes en somme. Il est clair que,=20
retourn=E9 au pays depuis deux jours, Gbagbo ren=E2cle =E0 l=E2cher l'esse=
ntiel du
pouvoir. Il est possible que la France, confort=E9e par la communaut=E9
internationale depuis le week-end dernier, sp=E9cule sur la volte-face du
pr=E9sident ivoirien pour passer =E0 la phase ultime, c'est-=E0-dire sa c=
hute,
et ce sans attendre 2005. Phase 1 : prouver la duplicit=E9 de Gbagbo. =
La
prochaine =E9tape attend s=FBrement la survenance de l'occasion propice,
tandis que l'instrument de la chute du pouvoir FPI n'est pas forc=E9ment
arr=EAt=E9.=20=20
Phase 2 : on peut craindre pour Gbagbo, deux sc=E9narii qui aboutissent =
=E0 sa
chute : le premier prendrait la forme d'un coup d'Etat militaire=20
classique foment=E9 par une arm=E9e " loyaliste " qui a de plus en plus
d'=E9tats d'=E2mes (2) et qui justifierait l'acte pos=E9 par l'anarch=
ie
grandissante dans le pays caus=E9 par le refus du pr=E9sident de respecter
les accords de Marcoussis ; le second sc=E9nario prendrait la forme d'une
reprise g=E9n=E9ralis=E9 des hostilit=E9s, apr=E8s une quelconque
agression-provocation habilement mont=E9e, avec une aide plus ou moins
ouverte de l'arm=E9e fran=E7aise aux rebelles du MPCI pour arriver =E0 A=
bidjan=85
Quelle trag=E9die pour ces deux hommes intelligents ! Sit=F4t install=E9s =
dans
un fauteuil pr=E9sidentiel conquis de haute lutte, ils ont vu leurs=20
mandats, par leur faute propre, ainsi que par une conjoncture nationale et
internationale particuli=E8re, perturb=E9s en permanence d=E8s la premi=
=E8re
minute, chavirant de coups d'Etats manqu=E9s en guerres civiles larv=E9es=
ou
chaudes.
(1) Neuf minist=E8res d'Etat, pr=E9vus par l'accord sont r=E9partis ainsi =
qu'il=20
suit : Minist=E8re des Affaires =E9trang=E8res : PDCI - Minist=E8re de la =
D=E9fense
: MPCI - Minist=E8re de l'Int=E9rieur : MPCI - Minist=E8re de la Justice :=
RDR=20
- Minist=E8re de l'Economie et des Finances : FPI - Minist=E8re des=20
Infrastructures =E9conomiques : PDCI - Minist=E8re de l'Agriculture : RDR =
-=20
Minist=E8re des Mines et Energie : FPI - Minist=E8re de l'Education : UDPC=
I=20=20=20=20
(2) (2) Le quotidien abidjanais " Fraternit=E9 Matin " =E9voque le cas des=
=20
forces r=E9guli=E8res ivoiriennes qui " trinquent aussi. Les accords de=20
Marcoussis ont vol=E9 dans leurs plumes. Supr=EAme humiliation : ils les o=
nt
log=E9es =E0 la m=EAme enseigne que les rebelles. Ils seront cantonn=E9s =
et
d=E9sarm=E9s au moment o=F9 la France renforce sa pr=E9sence militaire su=
r notre
sol. Qu'on ne s'=E9tonne donc pas de constater que notre arm=E9e r=E9guli=
=E8re
soit mise, selon des rumeurs persistantes, sous la tutelle des
assaillants qui ont pourtant donn=E9 la mort =E0 des centaines de solda=
ts
loyalistes dont plusieurs officiers ". C'est, poursuit le quotidien " la
goutte d'eau qui a fait d=E9border le vase. Piqu=E9es au vif et bless=E9=
es
dans leur orgueil et leur amour propre, les forces de d=E9fense et de
s=E9curit=E9 pr=E9parent la riposte. Pour laver l'opprobre dont les=20
n=E9gociateurs les ont couvertes, d=E9fendre leur honneur et leur dignit=E9=
=20
bafou=E9s. Apr=E8s la rue, l'opposition aux accords de Marcoussis commence =
=E0=20
bruire dans les casernes ".=20
Par C=E9dric Batamio.=20=20
- =AB Un homme meurt chaque fois que l'un d'entre nous se tait devant la ty=
rannie =BB (Wole soyinka, Prix Nobel de Litterature).
- =AB Everytime somebody keep silent when faced with tyranny, someone else =
dies =BB (Wole Soyinka, Nobel Prize for Literature)
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=20
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