Fri Oct 4 11:45:32 2002
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Date: Tue, 8 Oct 2002 08:19:31 EDT
Subject: =?ISO-8859-1?Q?Trans.=20:=20[voix-humaine]=20Tr:=20Nil,=20Congo:?=
=?ISO-8859-1?Q?=20sources=20de=20guerre.=20La=20guerre=20de=20=AB=20l'e.?=
=?ISO-8859-1?Q?..?=
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Oct 2002 05:50:13 -0400
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for <voxhumana@club-internet.fr>; Fri, 4 Oct 2002 11:45:49 +0200 (CEST)
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Message-ID: <002101c26b8a$c8a85890$0201a8c0@congonabiso>
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voix-humaine-owner@yahoogroupes.fr
Delivered-To: mailing list voix-humaine@yahoogroupes.fr
Precedence: bulk
List-Unsubscribe: <mailto:voix-humaine-unsubscribe@yahoogroupes.fr>
Date: Fri, 4 Oct 2002 11:45:32 +0200
Subject: [voix-humaine] Tr: Nil, Congo: sources de guerre. La guerre de « l'eau
off shore » remplacera-t elle celle du « pétrole off shore » ?
Reply-To: voix-humaine@yahoogroupes.fr
Content-Type: text/plain; charset=ISO-8859-1
Content-Transfer-Encoding: quoted-printable
Veuillez trouver ci-apr=E8s le message envoy=E9 par PERSPECTIVES-AFRICAINES
<postmaster-perspectives-africaines@tiscali.fr>
------------------------------------------
From: PERSPECTIVES-AFRICAINES
<postmaster-perspectives-africaines@tiscali.fr>
To: Vox Humana <voxhumana@club-internet.fr>
CC: <credo@credo-congo.org>
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Date: Fri, 4 Oct 2002 11:45:32 +0200
Message-ID: <002101c26b8a$c8a85890$0201a8c0@congonabiso>
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=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20=20
X-M-Uid: 42927.1033724712
Subject: Nil, Congo: sources de guerre. La guerre de =AB l'eau off shore =
=BB
remplacera-t elle celle du =AB p=E9trole off shore =BB ?
Mime-Version: 1.0
Content-Type: multipart/alternative; boundary=3D"12172410"
------------------------------------------
L=92EAU POTABLE, ENJEU DE VIE, ARME DE GUERRE
Un =EAtre humain sur cinq n=92a pas acc=E8s =E0 l=92eau potable. L=92eau es=
t autant
une richesse qu=92un passeport de survie. Dans ce contexte l=92eau est donc
un enjeu g=E9opolitique. Elle est utilis=E9e, non seulement comme outil
strat=E9gique mais aussi tactique. Dernier exemple en date : lors du si=E8ge
de Sarajevo, les Serbes tiennent les positions hautes de la ville. Ils
coupent les r=E9servoirs d=92eau et op=E8rent des bombardements. Ils ouvrent
les canalisations. Les gens vont s=92approvisionner. Des tireurs isol=E9s
ex=E9cutent les ordres avec les cons=E9quences que l=92on sait.=20
_____=20=20
Nil, Congo : Sources de guerre*
http://www.perspectives-africaines.com/pagehtml/pers-nagel_nile-congo_so
urcesofwar_fr.htm
Cliquer ici pour la version anglaise
<http://www.perspectives-africaines.com/pagehtml/pers-nagel_nile-congo_s
ourcesofwar.htm>=20
L=92eau, enjeu g=E9opolitique du XXI si=E8cle en Afrique
La guerre de =AB l=92eau off shore =BB remplacera-t elle celle du =AB p=E9t=
role
off shore =BB ?
L=92EAU POTABLE, ENJEU DE VIE, ARME DE GUERRE
Un =EAtre humain sur cinq n=92a pas acc=E8s =E0 l=92eau potable. L=92eau es=
t autant
une richesse qu=92un passeport de survie. Dans ce contexte l=92eau est donc
un enjeu g=E9opolitique. Elle est utilis=E9e, non seulement comme outil
strat=E9gique mais aussi tactique. Dernier exemple en date : lors du si=E8ge
de Sarajevo, les Serbes tiennent les positions hautes de la ville. Ils
coupent les r=E9servoirs d=92eau et op=E8rent des bombardements. Ils ouvrent
les canalisations. Les gens vont s=92approvisionner. Des tireurs isol=E9s
ex=E9cutent les ordres avec les cons=E9quences que l=92on sait.
Qui en est le propri=E9taire ?
Le probl=E8me vrai de l=92eau, c=92est qu=92elle se d=E9place sans respecte=
r les
fronti=E8res.
Qui en est le propri=E9taire ? Comment contr=F4ler les volumes utilis=E9s p=
ar
chacun ? Comment concilier revendications des pays situ=E9s en amont qui
exigent d=92utiliser l=92eau comme ils l=92entendent, au nom du principe de=
=AB
souverainet=E9 territoriale absolue =BB, et ceux situ=E9s en aval revendiqu=
ant
=AB l=92int=E9grit=E9 absolue du fleuve =BB qui veulent emp=EAcher les Etat=
s en
amont de modifier le d=E9bit ou la qualit=E9 des eaux ? Certains sont pour
l=92instauration d=92un march=E9 ; d=92autres pour le renforcement des r=E8=
gles de
partage qui existent dans le droit coutumier international. Le probl=E8me
de l=92eau ne saurait =EAtre r=E9gl=E9 isol=E9ment. Il doit =EAtre inclus d=
ans un
sch=E9ma global de d=E9veloppement, dans une coop=E9ration r=E9gionale et u=
ne
lutte commune contre le gaspillage, notamment agricole.
=20
LES ENJEUX GEOPOLITIQUES DE L=92EAU EN AFRIQUE
Nil et Congo, g=E9ants hydrologiques convoit=E9s.
Peut-on rendre l=92eau accessible aux pays secs ? Cela se fait d=E9j=E0
naturellement. De nombreux fleuves africains prennent leurs sources dans
la zone =E9quatoriale, mais leurs bassins versants s=92=E9tendent vers le n=
ord
ou le sud pour arroser plusieurs pays. Le bassin du Nil couvre =E0 lui
seul l=92Egypte bien-s=FBr mais aussi le Soudan, le Kenya, l=92Ouganda ou
l=92Ethiopie.
Au regard des immenses potentialit=E9s en eau qu=92offre le Nil, commun =E0
dix pays d=92Afrique centrale, orientale et de la r=E9gion des Lacs
=E9quatoriaux du bassin du Nil, (Rwanda, Burundi, l=92Ouganda, Tanzanie
Kenya) les experts ont notamment recommand=E9, en 1999, =AB dans le cadre
d=92un programme d=92actions =BB, l=92augmentation du rendement agricole pa=
r des
projets d=92irrigation =E0 petite =E9chelle et la retenue de l=92eau de plu=
ie.
Dans ce m=EAme cadre, les m=EAmes experts ont envisag=E9 de d=E9velopper, =
=E0
moyen terme, l=92exploitation des ressources du Lac Albert, commun =E0
l=92Ouganda et =E0 la RDC. Toujours selon les recommandations de la
rencontre, il a =E9t=E9 retenu le d=E9veloppement d=92un cadre de coop=E9ra=
tion
pour la gestion des ressources en eau dans le bassin de la rivi=E8re Mara,
traversant le Kenya et la Tanzanie. De m=EAme, le Rwanda, la Tanzanie,
l=92Ouganda et le Burundi devront mettre en commun leurs efforts pour
g=E9rer, de mani=E8re int=E9gr=E9e, les eaux du bassin de la rivi=E8re Akag=
era.
Ces m=EAmes pays ont retenu la lutte commune contre la jacinthe d=92eau dans
le bassin de la rivi=E8re Akagera et la mise en ex=E9cution du projet
hydro=E9lectricit=E9 de Rusumo. Dans le domaine de l=92=E9nergie, il a =E9t=
=E9
recommand=E9 le renforcement des interconnexions existantes entre le Kenya
et l=92Ouganda, le Kenya et la Tanzanie, le Burundi et le Rwanda ainsi
qu=92entre l=92Ouganda et le Rwanda. Les pr=E9visions budg=E9taires des exp=
erts
estiment =E0 au moins 100 millions USD le co=FBt du financement de tous ces
projets =E0 long terme.
=AB L=92avenir du bassin du Nu passe par une gestion commune des eaux du
grand fleuve africain, seule solution pour =E9viter de graves crises qui
seraient pr=E9judiciables =E0 tous =BB, ont reconnu les participants =E0 la
Conf=E9rence =AB Nil 2002 =BB organis=E9e =E0 l=92initiative de TeccoNile (=
organisme
de coop=E9ration technique sur le Nil) et qui a r=E9uni au Caire, le 25 mars
1999, les repr=E9sentants des dix pays riverains, plus une quinzaine
d=92autres. Les obstacles =E0 cette approche sont encore nombreux. La
conf=E9rence a par ailleurs soulign=E9 =AB l=92absence de consensus sur l=
=92avenir
de la ressource en eau, des politiques actuelles concurrentes au lieu
d=92=EAtre compl=E9mentaires, des financements insuffisants et une concurre=
nce
accrue entre les diff=E9rents utilisateurs de l=92eau =E0 l=92int=E9rieur d=
es pays
riverains et entre les pays eux-m=EAmes =BB. En d=E9pit de ce constat, la
conf=E9rence a indiqu=E9 plusieurs initiatives positives allant dans le sens
d=92une meilleure coop=E9ration. Aussi a-t-elle pris le soin de d=E9gager
certaines recommandations qui permettraient d=92aller plus loin. Elle a
ainsi pr=E9conis=E9 :
* la recherche d=92harmonisation de la gestion aux niveaux nationaux
mais aussi r=E9gionaux et locaux ;
* la priorit=E9 aux strat=E9gies favorisant aussi de mani=E8re globale
la coop=E9ration et la coordination ;
* la priorit=E9 aux strat=E9gies et aux projets r=E9gionaux ;
* la cr=E9ation aux =E9chelons locaux et r=E9gionaux d=92institutions
favorisant la participation des populations tout sp=E9cialement des femmes
;
* le retour =E0 des technologies abordables et appropri=E9es.
=20
LE R=D4LE DES USA
L=92exemple du Soudan.
Au del=E0 des conf=E9rences et des bonnes volont=E9s, le 11 septembre 2001 =
est
devenu une date pivot sur l=92=E9chiquier international. Y aura-t-il des
r=E9percussions sur le pouvoir de l=92eau dans les bassins du Nil ?
Quelle que soit la forme de l=92implication et/ou de l=92aide am=E9ricaines,
les Etats-Unis contr=F4lent la majorit=E9 du Nil : le Nil Bleu par
l=92Ethiopie, le Nil Blanc avec le Kenya, l=92Ouganda et la RDC, et enfin le
Nil qui coule en Egypte. Un pays reste =E0 contr=F4ler qui risque de jouer
un r=F4le tr=E8s important dans cette strat=E9gie offensive des Etats-Unis :
le Soudan.
Si le Soudan reste ancr=E9 sur ses positions, avec comme alli=E9s l=92Irak,
l=92Arabie Saoudite, la Ligue Arabe, l=92unit=E9 du pays ne pourra pas
s=92=E9tablir. Les guerres civiles continueront. Le p=E9trole soudanais sera
un paravent aux ralentissements =E9conomiques sur le Nil, c=92est-=E0-dire,
des sabotages sur les travaux d=92irrigations, des futurs barrages et de
canaux qui ne pourront =EAtre men=E9s =E0 terme. S=E9cheresse =97 Famine=97=
Exode
massif resteront le triptyque de la vie soudanaise. Dans cette
situation, la d=E9sertification et la mis=E8re humaine progresseront. Le
Soudan religieux, avec la Charia, se rapprochera du Mali et de la Libye,
et tenteront de nouveau des perc=E9es extr=E9mistes dans les pays d=92Afriq=
ue
du Nord, pour les d=E9stabiliser. Cette logique interviendrait-elle dans
l=92intention du Pr=E9sident am=E9ricain Bush, de vouloir faire la guerre =
=E0
l=92Irak pour contraindre le Soudan =E0 choisir son camp ? Si une guerre
=E9clate entre les Etats-Unis, avec l=92aide de la Grande-Bretagne, et
l=92Irak, le Soudan serait amen=E9 =E0 se positionner v=E9ritablement par
rapport =E0 ses vrais int=E9r=EAts.
Par contre si le Soudan accepte l=92aide internationale et am=E9ricaine, il
se pr=E9sente deux possibilit=E9s : empocher l=92aide et jouer un double je=
u,
ou tenter une =E9volution vers le monde industriel. Dans le deuxi=E8me cas,
il est possible d=92envisager une am=E9lioration =E9conomique, un
assouplissement des repr=E9sailles de ses voisins et de mettre fin =E0 cet
isolement. Sans parler d=92un Etat la=EFc, le Soudan peut entreprendre une
unification voire m=EAme se f=E9d=E9rer. Si ce pays le souhaite, il est en
mesure d=92=EAtre concurrentiel au niveau de l=92agriculture et de l=92=E9l=
evage.
Le Soudan, au c=F4t=E9 des Etats Unis, =E9vite non seulement que la mer Rou=
ge
devienne un lac Arabe et en plus se dispute la place de =AB joker =BB en
lieu et place de l=92Ouganda par rapport =E0 Washington. Mais tout ceci
n=92est possible que si les pays des Grands Lacs impliqu=E9s dans le conflit
de RDC acceptent v=E9ritablement qu=92une solution viable de paix qui
modifierait les alliances soit trouv=E9e.
La RDC, tr=E9sor hydrologique aux sources du Nil et du Congo.
La guerre en RDC peut =EAtre per=E7ue comme un prolongement de la guerre
sourde pour le contr=F4le des eaux du Nil o=F9 sont impliqu=E9s tous les pa=
ys
nilotiques. Au-del=E0 des enjeux =E9conomiques apparents, c=92est en r=E9al=
it=E9
le contr=F4le des eaux des bassins du Nil et du Congo qui int=E9resse les
Etats-Unis. Le Pr=E9sident am=E9ricain Bush, en recevant l=92actuel Pr=E9si=
dent
de la RDC =E0 la Maison Blanche imm=E9diatement apr=E8s sa prise de pouvoir=
, a
prouv=E9 que les USA p=E8sent de tout leur poids dans la r=E9solution de la
crise en RDC. Si cette crise trouve une issue favorable, ils ne pourront
pas s=92arr=EAter en chemin sans r=E9gler les autres probl=E8mes qui se pos=
ent
dans la sous-r=E9gion =E9quatoriale. En s=92impliquant davantage dans les p=
ays
du bassin du Congo, ils pourront contr=F4ler la cuvette congolaise. Le
v=E9ritable enjeu du XXIe si=E8cle ne serait-il pas davantage =AB l=92eau O=
ff
shore =BB que le =AB p=E9trole Off shore =BB qui se trouve dans la m=EAme r=
=E9gion ?
L=92implication am=E9ricaine en Afrique centrale, sous le label des droits
de l=92Homme, en comp=E9tition directe avec les anciennes puissances
coloniales de cette zone, va-t-elle permettre =E0 cette r=E9gion de
s=92engager plus avant vers la d=E9mocratie moderne, comme le souhaitent les
Etats-Unis pour le Soudan ? Cette implication dans des pays jadis =AB
pr=E9-carr=E9 =BB de la France n=92est-elle pas le signe d=92un projet d=92=
une
future Afrique qui, en 2001 comptait 820 millions de personnes et dont
la population pour 2025 est estim=E9e =E0 1,2 milliards de consommateurs ?
Enfin, les Etats-Unis pourront-ils r=E9ussir l=E0 o=F9 les anciennes
puissances coloniales n=92ont pas pu faire =E9merger une v=E9ritable
d=E9mocratie pour l=92=E9mancipation des peuples et des populations, pour q=
ue
des conflits en cours dans les pays nilotiques et les r=E9sistances =E0
l=92ouverture d=E9mocratique fassent d=E9boucher l=92Afrique vers une
renaissance ? Ou doit-on finalement assister, et ce malgr=E9 la pr=E9sence
am=E9ricaine en Afrique, =E0 l=92agonie de ce continent ?
Nadine Nagel-Boukadia
Contact mail : nagelnadine@hotmail.com=20
=20
Nadine NAGEL-BOUKADIA
=20
Docteur en sciences, cadre de recherche en biologie mol=E9culaire, membre,
entre autres, de la Soci=E9t=E9 Fran=E7aise des Neurosciences. Auteur d=92u=
ne
th=E8se de troisi=E8me cycle d=E9fendue en mai 2002 au Centre d=92Etudes
Diplomatiques et Strat=E9giques (C.E.D.S.) =E0 Paris, intitul=E9e =AB Des
bassins du Nil aux enjeux politiques =BB dont est tir=E9 l=92article
ci-dessus.
=20
* Article paru dans le Mensuel belge AFRICA B N=B01 juillet-ao=FBt 2002. -
Copyright AFRICA B
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