On Sat, 2002-09-28 at 19:04, John Tra wrote:
>
> Mais, où est l`Union Africaine pour imposer la paix en Côte d`Ivoire ?
On se le demande en effet : une force d'interposition serait tout à fait
indiquée à ce stade car la violence est encore relativement limitée et
un petit nombre de troupes peut faire la différence. Le problème, c'est
qu'une force d'interposition peut difficilement intervenir sans mandat
clair :
- Geler la situation sur le terrain c'est faire le jeu de Gbagbo qui
s'est d'ailleurs déjà empressé d'accepter l'aide des Nigerians qui
doivent avoir une vague impression de déjà vu.
- Laisser filer c'est faire le jeu des mutins qui semblent rester
dynamiques face aux loyalistes en faisant oublier leur infériorité
numérique en conservant l'initiative.
Prendre position c'est se mouiller et personne à l'extérieur de la Côte
d'Ivoire n'a l'air d'avoir envie de s'impliquer.
> Comme au Rwanda d`Habyarimana, Gbagbo fait plus confiance à l"armée
> française qu`aux Africains eux-mêmes !
Vu comme son armée a l'air d'être traitée il n'a probablement pas
tort...
> Comme au Rwanda [..]
Que la France se soit mis le doigt dans l'oeil jusqu'au coude au Rwanda
personne ne le conteste et qu'elle risque de faire de même en Côte
d'Ivoire, ce n'est pas impossible. La polarisation de la société comme
instrument des pouvoirs en place est également un point commun. Mais la
ressemblance s'arrêtera là : les émeutes anti-burkinabées aussi
choquantes soient-elles ne deviendront jamais les pulsions génocidaires
méticuleusement organisées qui ont abouti au drame Rwandais. Ce qui
s'est passé au Rwanda n'était pas du tout un hasard, et les conditions
qui ont mené au drame sont absentes de la côte d'Ivoire.
> Les responsabilités de ce soi-disant coup d`Etat incombent
> aux autorités ivoiriennes. Gbagbo, lui-même, a préparé ce
> faux coup d`Etat avant de partir en Italie afin d`éliminer
> physiquement tous ses opposants politiques.
Quelles sont vos sources ?
> Donc, Gbagbo doit comprendre qu`il n`y a pas des Ivoiriens
> du Nord et des Ivoiriens du Sud, mais simplement des
> Ivoiriens et des Africains.
Ne nous voilons pas la face en essayant de convaincre d'une prétendue
fraternité entre les habitants de la Côte d'Ivoire : les tensions entre
les travailleurs migrants et les populations locales sont une réalité.
C'est cette réalité là qu'il faut comprendre et assumer pour que la Côte
d'Ivoire ne tourne pas comme les autres pays où elle n'a pas été
traitée.
> Il doit comprendre aussi quand on sème la haine,
> on récolte la haine !
La grande question, ce sera donc l'attitude des trois millions de
burkinabés travaillant en Côte d'Ivoire face à la tentation de la
violence. L'attitude et les actes d'une partie des Ivoiriens envers eux
en pousseront-ils une partie significative à soutenir activement les
mutins ?
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